Le vice-président sud-africain Kgalema Motlanthe va disputer au président Jacob Zuma la direction de l'ANC lors du congrès du parti au pouvoir, qui commence dimanche à Mangaung (Bloemfontein, centre), a indiqué son porte-parole jeudi.

«Il a informé la commission électorale (de l'ANC) qu'il va accepter les trois positions pour lesquelles il a été nommé. C'est-à-dire président, vice-président et membre additionnel» du Comité national exécutif du parti, a déclaré le porte-parole Thabo Masebe à l'AFP.

Il confirmait ainsi des informations venues mercredi sous couvert d'anonymat de l'entourage du numéro deux du parti et du pays.

Les militants du Congrès national africain (ANC) des différentes provinces ainsi que les ligues des femmes, des vétérans et des jeunes, ont avancé les noms de leurs champions ces dernières semaines, en désignant les délégués qui les représenteront au congrès de Mangaung.

Une partie des opposants à Jacob Zuma avançait son nom depuis plusieurs mois, mais Kgalema Motlanthe s'était jusqu'à présent toujours refusé à sauter le pas pour s'opposer ouvertement au président.

Jacob Zuma, pourtant critiqué pour son incapacité à résoudre les problèmes du pays alors que les scandales de corruption s'accumulent, est pourtant considéré comme le grand favori pour se succéder à lui-même.

Il a réuni près des trois quarts des 4500 délégués qui seront présents entre le 16 et le 20 décembre à Mangaung pour définir la ligne du parti et renouveler la direction de l'ANC pour les cinq ans à venir.

Vainqueur, Jacob Zuma, 70 ans, serait en position de force pour rester chef de l'État, ou désigner son successeur, après les élections de 2014.

Une bonne partie des délégués qui se sont déjà prononcés pour lui ont proposé le nom de Cyril Ramaphosa, un ancien poids lourd du parti, âgé de 60 ans, reconverti dans les affaires, pour succéder à Kgalema Motlanthe à la vice-présidence du parti.

Numéro deux du parti depuis 2007, Kgalema Motlanthe est un ancien syndicaliste de 63 ans qui a occupé la présidence de la République sud-africaine pendant huit mois (de septembre 2008 à mai 2009) après l'éviction de Thabo Mbeki.