L'opposition a dénoncé lundi des fraudes aux élections générales - présidentielle, législatives, municipales et locales - de samedi en Sierra Leone, tandis que les observateurs de l'Union européenne, tout en saluant le bon déroulement des scrutins, s'inquiétent de possibles violences.

Il existe «des preuves» de «bourrage d'urnes dans plusieurs bureaux de vote (...) avec l'entière complicité du personnel de la Commission électorale nationale», a affirmé dans un communiqué Julius Mada Bio, candidat du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) et principal rival du chef de l'État sortant, Ernest Koroma, à la présidentielle.

«Il est évident que les résultats annoncés» petit à petit par des médias locaux, qui semblent donner la victoire à M. Koroma et son parti, le Congrès de tous les peuples (APC), «ne reflètent pas les véritables votes», a-t-il ajouté.

Richard Howitt, chef de la mission d'observation de l'Union européenne (UE), forte d'une centaine de membres, s'est déclaré «inquiet d'un retard non justifié dans l'annonce des résultats qui pourrait amener des conflits dans une société où la rumeur joue un grand rôle».

«Nous espérons que les partis feront en sorte que tous leurs militants tiennent leur engagement de non-violence une fois les résultats connus, les vainqueurs comme les perdants», a-t-il ajouté.

Les résultats devraient être connus avant la fin de la semaine, mais leur publication officielle n'est prévue que le 26 novembre.

L'UE a néanmoins tenu à rendre hommage à la tenue d'élections «pacifiques et bien conduites», auxquelles 2,6 millions de personnes étaient appelées à participer.

Ces élections sont considérées comme déterminantes pour la consolidation de la démocratie, dix ans après la fin de la guerre civile qui, de 1991 à 2002, a fait 120 000 morts.

Elles se sont déroulées dans le calme et semblent avoir bien mobilisé les électeurs.