Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, a affirmé mardi rejeter «toute forme d'extrémisme et de terrorisme» et appelé au dialogue, après un entretien avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, à Ouagadougou.

«Le groupe Ansar Dine rejette toute forme d'extrémisme et de terrorisme et s'engage à lutter contre la criminalité transfrontalière organisée», indique une déclaration lue par Mohamed Aharid, membre de la délégation reçue à Ouagadougou par M. Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO).

Ansar Dine est allié dans le nord du Mali avec les djihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO). Ces groupes y imposent la charia (loi islamique) de manière très rigoriste (lapidations de couples non mariés, amputations de présumés voleurs...) et y commettent de nombreuses exactions.

Ansar Dine a appelé aussi au «dialogue politique», à l'adresse des autorités maliennes de transition comme des autres groupes armés.

La délégation «réaffirme la disponibilité du groupe Ansar Dine à s'engager immédiatement dans un processus de dialogue politique avec les autorités de transition du Mali», selon le texte, remis à M. Compaoré.

Il s'agit, selon ces émissaires islamistes, d'«aboutir à un arrêt complet des hostilités, au respect des droits et des libertés fondamentales, au retour des personnes déplacées et réfugiées et à la création d'un environnement propice à l'adoption et la mise en oeuvre d'un accord global de paix qui traite de toutes les causes profondes de la crise».

Ils ont en outre «recommandé» à M. Compaoré «la mise en place d'un cadre de dialogue» associant Bamako, les «mouvements armés maliens», l'Algérie et d'autres partenaires internationaux, et demandé le «plein appui» de l'ONU, de l'Union africaine et des pays voisins à la médiation.

Le groupe Ansar Dine, surtout composé de Touareg maliens comme son chef Iyad Ag Ghaly, s'engage enfin à «observer un arrêt total des hostilités» et appelle «l'ensemble des mouvements armés» à l'imiter en vue de «l'établissement d'un dialogue politique inclusif».

Parallèlement aux négociations se prépare une intervention militaire africaine pour chasser les islamistes armés du nord du Mali. Des chefs d'état-major ouest-africains étaient réunis mardi à Bamako pour étudier le plan d'opération, élaboré par des experts internationaux.