Trois proches du président béninois Boni Yayi ont été arrêtés dimanche pour avoir tenté de l'empoisonner, a déclaré lundi le procureur de la République.        

« Le parquet a requis leur inculpation pour association de malfaiteurs et tentative d'assassinat du chef de l'État », a déclaré Justin Gbenameto lors d'une conférence de presse.

Mudjaidou Soumanou, l'ancien ministre du Commerce et de l'Industrie, Ibrahim Mama Cisse, le médecin personnel du président béninois, et Zoubérath Kora-Séké, une nièce de Boni Yayi employée à la présidence, auraient participé à un projet d'empoisonnement du chef de l'État, selon la même source.

Le médecin et la nièce du président se seraient vus promettre la somme d'un milliard de francs CFA (environ 2 millions) chacun s'ils réussissaient à faire ingérer à M. Yayi des médicaments toxiques à la place des anti-douleurs qu'il prend habituellement. L'ancien ministre, toujours selon cette source, aurait quant à lui joué un rôle d'intermédiaire dans cette affaire.

Selon le procès-verbal dressé par le parquet, « le docteur entendu a reconnu les faits et le ministre Soumanou a reconnu aussi », a ajouté M. Gbenameto.

L'instigateur de ce plan criminel serait l'homme d'affaires béninois Patrice Talon, ancien proche de M. Yayi en bisbille avec le régime depuis récemment. En ce moment à l'étranger, M. Talon n'a pas pu être interpelé.

La nièce du chef de l'État - qui est né en 1952 et qui assume la présidence tournante de l'Union africaine (UA) - a ébruité le complot qui a pu être déjoué, selon le procureur.

« Heureusement, le résultat n'a pas été atteint, Zoubérath en a parlé à sa soeur et à d'autres personnes et ce sont ces personnes informées qui ont averti le chef de l'état », a-t-il ajouté.