Un Casque bleu a été tué mercredi et trois autres blessés par un tir de mortier alors qu'ils se rendaient dans la zone de Hachaba au Darfour, dans l'ouest du Soudan, pendant que six autres Casques bleus étaient blessés en RDC, ont annoncé les missions onusiennes respectives, la MINUAD et la MONUSCO.  

Il s'agit de la seconde embuscade meurtrière ce mois-ci visant des membres de la mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD).

« Un membre de la MINUAD a été tué et trois autres blessés dans une embuscade » mercredi matin, à une dizaine de kilomètres de Hachaba dans le Nord-Darfour, a indiqué la MINUAD dans un communiqué.

L'embuscade a eu lieu au passage d'un convoi de militaires, de policiers et de personnel civil de la mission de paix qui se rendait à Hachaba où, selon les États-Unis, plus de 70 civils ont péri dans des affrontements fin septembre.

Ils devaient « évaluer la situation après les récentes informations sur des violences dans la région », a expliqué la MINUAD, sans préciser la nationalité des victimes.

« Le personnel de la MINUAD, qui a essuyé des tirs à l'arme automatique et au mortier de la part d'assaillants non-identifiés, a répliqué », a poursuivi la MINUAD.

Ce nouveau décès porte à 43 le nombre de membres de la mission de maintien de la paix tués au Darfour en près de cinq ans.

Six Casques bleus blessés en RDC



Six Casques bleus indiens ont été blessés lors d'un échange de tirs mardi avec des hommes armés dans l'est de la République démocratique du Congo, près de la frontière ougandaise, a annoncé mercredi la Mission des Nations unies pour la sécurisation du Congo (MONUSCO).

La MONUSCO n'a pas précisé l'importance des blessures ni apporté aucun autre détail sur ce qui semble une embuscade. Selon une source locale à Goma, l'un des soldats serait grièvement blessé, mais son pronostic vital ne serait pas engagé.

Leur traducteur a également été atteint par des tirs.

Les Casques bleus, au nombre de 18, rentraient vers leur base peu avant minuit quand ils ont été pris pour cible par des hommes qui n'ont pas été identifiés, a déclaré le lieutenant-colonel Félix Basse, porte-parole militaire de la MONUSCO.

Ils ont été rapatriés vers le poste opérationnel de Nyamilima, a-t-il ajouté. Les blessés les plus atteints devaient être héliportés dans la journée vers Goma, la ville principale de la région.

La patrouille circulait mardi après-midi entre Nyamilima et Ishasha, une ville frontière avec l'Ouganda située à environ 200 kilomètres au nord de Goma, au sud du lac Édouard. En fin d'après-midi, elle a trouvé quatre corps inanimés sur le bas côté de la route à la hauteur de Buganza, un village situé à 10 kilomètres au sud d'Ishasha.

Des patrouilles ont aussitôt été lancées dans la zone jusqu'à 22 h dans le but de sécuriser les populations civiles, a expliqué le porte-parole.

Vers 23 h 30, alors qu'elle venait de quitter Buganza pour rentrer vers Nyalima, ils ont été la cible d'hommes armés non identifiés. Deux blindés sont alors venus les récupérer.

Le 2 octobre, quatre soldats nigérians de la MINUAD avaient été tués et huit autres blessés à El-Geneina, dans l'ouest du Darfour, dans l'embuscade la plus meurtrière de l'histoire de la MINUAD, selon des sources onusiennes.

Les autorités soudanaises ont dit avoir arrêté des suspects dans cette attaque, sans fournir plus de détails.

Selon des sources à l'ONU, aucun suspect de meurtre d'un membre de la MINUAD n'a jusqu'ici été traduit en justice.

Les Casques bleus ont été déployés au Darfour en 2007 pour tenter de faire cesser les hostilités entre les rebelles et le gouvernement soudanais. La MINUAD compte quelque 23 500 hommes.

La MONUSCO est également l'une des plus importantes opérations de maintien de la paix de l'ONU avec 17 000 soldats, déployés principalement dans l'est instable de la RDC. Son principal mandat est la protection des civils.

La région d'Ishasha, dans le Nord-Kivu, se trouve au nord de celle Rutshuru qui est occupée par le mouvement rebelle M23, essentiellement composé de soldats mutins, depuis plusieurs mois.

Il y a environ deux semaines, le M23 avait annoncé qu'il avait progressé en direction de cette ville-frontière, importante en raison des cargaisons qui y transitent. Cette zone étant habituellement contrôlée par une milice locale, les maï maï shetani, le M23 est finalement revenu sur ses positions à la suite d'un accord avec eux.

Cette zone pourrait également abriter des éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), composées d'anciens soldats rwandais et de personnes accusées d'avoir participé au génocide de 1994. Le week-end dernier ses hommes ont affronté les maï maï shetani, a déclaré à l'AFP une source locale.

Cette zone est très disputée en raison de l'existence d'axes de circulation générateurs de taxes de passage et de mines artisanales d'où sont extraits notamment des minerais précieux comme le coltan.

Profitant de la concentration des troupes régulières qui sont allées faire face au M23 plus au sud, les FDLR qui tirent la plus grande partie de leurs ressources de ces mines ont tenté de prendre diverses positions, a expliqué à l'AFP une source informée à Goma.