Les rebelles du Kordofan-Sud ont affirmé mardi à l'AFP avoir agi en état de légitime défense en bombardant la veille Kadougli, capitale de cet État soudanais frontalier du Soudan du Sud.

«Ils nous provoquent. Les activités militaires actuelles du SPLM-Nord (la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan, ndlr) sont de simples actions d'auto-défense devant les gigantesques préparatifs offensifs du gouvernement», a déclaré à l'AFP le porte-parole du SPLM-Nord, Arnu Ngutulu Lodi.

Il a précisé que l'attaque de lundi contre Kadougli avait eu lieu à la suite de raids aériens et de bombardements de positions rebelles, qui se poursuivaient mardi, selon lui.

Le porte-parole de l'armée soudanaise ne pouvait être joint dans l'immédiat pour commenter cette information.

La radio officielle Omdurman a affirmé que cinq personnes avaient été tuées et 23 blessées dans l'attaque de lundi, tandis que le porte-parole de l'armée n'a fait état que d'un tué.

Les rebelles du SPLM-N ont repris les armes contre Khartoum en juin 2011 après avoir combattu aux côtés des Soudanais du Sud durant plus de deux décennies de guerre civile qui ont abouti à un accord de paix en 2005 et à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.

Selon le coordinateur humanitaire de l'ONU dans le pays, Ali Al-Za'tari,  qui a condamné l'attaque de Kadougli, des obus sont tombés près du bureau de l'Unicef, d'une école et d'une station de police.

«Nos cibles dans la ville sont des positions et des complexes militaires», dont une base d'une milice des Forces de défense populaire située près de l'Unicef, a précisé M. Lodi, en ajoutant qu'aucun tir rebelle n'avait lieu mardi.

M. Lodi a indiqué que les rebelles avaient aussi tué lundi des soldats lors d'une embuscade au nord de Kadougli.

L'attaque rebelle a coïncidé avec le début de négociations entre le parti au pouvoir, le Congrès national, et d'autres partis politiques, visant à mettre fin à la guerre.

Le porte-parole de l'armée a accusé les rebelles d'avoir voulu saboter ces discussions, mais M. Lodi a démenti cette information.

Un analyste soudanais a cependant jugé, sous couvert de l'anonymat, que les insurgés voulaient créer un «big bang» à l'occasion de la réunion à laquelle ils n'ont pas été conviés.