Plusieurs magasins et voitures ont été incendiés depuis le début de la semaine dans le bassin minier de Rustenburg, dans le nord de l'Afrique du Sud, en proie à la colère de milliers de mineurs qui s'en sont également pris à des installations du groupe Amplats jeudi, selon la police.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un centre de formation du groupe, numéro un mondial du platine, a été la cible d'un incendie volontaire et d'actes de vandalisme, selon un communiqué de la police régionale.

«Les auteurs ont apparemment aussi mis le feu à des tapis roulants. L'un a été brûlé entre le puits de Bhatho Pele et le site d'extration UG2. L'autre au puits numéro 2 de Khuseleka», selon le communiqué. «Personne n'a été arrêté et les enquêtes sont toujours en cours».

À l'instar de leurs collègues de Marikana, théâtre d'une grève sauvage qui a fait 46 morts, les mineurs d'Amplats, filiale du géant anglo-sud-africain Anglo American, réclament de meilleurs salaires depuis le 12 septembre.

Alors que la plupart des rassemblements de grévistes d'Amplats sont restés pacifiques, quoique très virulents verbalement, le climat s'est considérablement dégradé depuis vendredi.

Ces violences font suite à la décision d'Amplats de convoquer ses grévistes en conseil de discipline, un préalable à des licenciements.

Elles ont fait cinq morts en début de semaine, selon le syndicat national des mineurs NUM et un blessé grave - un permanent du NUM grièvement blessé après un jet de cocktail molotov contre son domicile.

Trois magasins selon la police, cinq selon les médias locaux, ont par ailleurs été incendiés depuis le début de la semaine, ainsi que des voitures.

Les magasins détruits étaient tenus par des ressortissants chinois, portugais ou pakistanais.

«Je ne crois pas qu'ils visent les étrangers, il se trouve que les étrangers ont des magasins et ils brûlent ce qu'ils trouvent», a commenté une porte-parole de la police régionale, Amanda Funani.

Quant aux feux de voiture dont la presse affirme qu'ils visent à empêcher les non-grévistes d'aller au travail, «c'est juste de la colère», selon elle.

Les protestations populaires en Afrique du Sud s'accompagnent régulièrement de violences xénophobes et du pillage de magasins tenus par des étrangers.

Première puissance économique du continent, le pays attire de nombreux travailleurs immigrants, en concurrence avec les millions de Sud-Africains cherchant du travail.

De violentes émeutes anti-étrangers avaient fait 62 morts en 2008.