L'armée ivoirienne a subi une nouvelle attaque d'inconnus armés lundi, à un poste situé à la frontière avec le Liberia, ce qui a poussé des habitants à fuir, a-t-on appris de sources concordantes.

«Un poste des Forces républicaines (FRCI, armée) près de la frontière avec le Liberia a été attaqué», a déclaré à l'AFP une source proche de l'état-major, sans plus de précision.

Situé dans la localité de Pekambly, à quelques kilomètres à l'ouest de la ville de Toulépleu, le poste FRCI attaqué est «notre dernier poste avant le Liberia», a précisé une source FRCI dans la région contactée depuis Abidjan.

Selon des sources concordantes, les combats ont commencé dans la matinée et se sont poursuivis dans l'après-midi, amenant des habitants à fuir la zone.

Les assaillants «progressent, donc les gens fuient les villages», a raconté un habitant en milieu d'après-midi, tandis qu'un autre évoquait «d'intenses combats».

«Il y a des combats entre Toulépleu et la frontière, j'ai fui la ville», a indiqué une résidente.

«Nous avons entendu des tirs intenses ce matin à la frontière, c'était si fort que ça nous a fait peur», a dit Alfred Tarleh, vivant dans la proche localité libérienne de Biayee, joint depuis Monrovia. «Les +rebelles+ ont franchi la frontière pour passer en Côte d'Ivoire», a-t-il affirmé.

Robert Cole, de Biayee lui aussi, a décrit des combattants en civil, affirmant qu'«au moins dix d'entre eux se trouvent à la frontière».

Selon un témoin, des forces libériennes se sont dirigées vers la frontière après l'attaque.

«Des soldats, des policiers et des agents de l'immigration, en armes, ont défilé dans un long convoi en direction de la frontière», a rapporté Anita Dweh, depuis la cité libérienne de Toe's Town.

Aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat, ni aucune information sur l'identité des auteurs de l'attaque.

Elle survient après des attaques qui ont tué les 5 et 6 août dix militaires à Abidjan. Le gouvernement a accusé des miliciens et militaires partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo.

Meurtri durant la crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) ayant fait quelque 3 000 morts, l'Ouest reste la région la plus instable du pays et a vécu une série d'opérations meurtrières ces derniers mois.

Des attaques contre des villages du Sud-Ouest ivoirien ont fait une vingtaine de morts début juin, dont sept Casques bleus nigériens. Abidjan avait accusé des pro-Gbagbo basés au Liberia. Le camp Gbagbo a à chaque fois réfuté ces mises en cause.

Des violences, notamment l'assaut contre un camp de déplacés voisin de Duékoué par des habitants de cette ville, ont fait par ailleurs au moins onze morts le 20 juillet.