Le gouvernement ivoirien a annoncé samedi qu'il lancerait une opération militaire pour capturer les auteurs d'une embuscade ayant coûté la vie à au moins sept Casques bleus et huit civils dans le sud-ouest du pays.

Le Liberia a pour sa part décidé de fermer ses frontières avec la Côte d'Ivoire parce que le pays craint que les responsables de cette attaque sans précédent contre les troupes de l'ONU aient utilisé son territoire pour orchestrer leur assaut.

Selon le ministre libérien de l'Information, Lewis Brown, le président a ordonné le déploiement immédiat de forces armées dans la région bordant la ville ivoirienne de Taï, où a eu lieu l'embuscade vendredi. Des centaines de personnes ont fui la zone.

L'organisme de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a indiqué que des rebelles avaient organisé plusieurs attaques similaires à partir du Liberia ayant fait au moins 40 morts depuis l'an dernier.

Ces actes de violence auraient été perpétrés par des mercenaires et des miliciens qui se sont battus pour l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et ont fui dans les forêts du Liberia après son arrestation en avril 2011.

Dans un rapport publié mercredi, Human Rights Watch accuse le gouvernement du Liberia de ne pas avoir réagi à la présence de ces groupes armés près de sa frontière avec la Côte d'Ivoire et au fait qu'ils recrutaient des enfants.

Le ministre libérien de la Défense, Brownie Samukai, a toutefois soutenu que le pays avait tenté d'empêcher les rebelles ivoiriens de se servir de son territoire pour préparer leurs assauts.

«Nous sommes tous surpris de la détérioration de la situation à Taï», a-t-il affirmé avant d'ajouter qu'il était difficile de déterminer la nationalité des coupables.

La Côte d'Ivoire a frôlé la guerre civile lorsque Gbagbo a refusé de céder le pouvoir après avoir perdu les élections de novembre 2010. L'ONU estime qu'au moins 3000 personnes ont été tuées durant les six mois d'affrontements qui ont suivi et que plus de 60 000 réfugiés ivoiriens se trouvent toujours au Liberia.

Arrêté avec l'aide des troupes de l'ONU et de la France, Laurent Gbagbo fait maintenant face à des accusations de crimes de guerre devant la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas.

Un représentant du cabinet du président ivoirien Alassane Ouattara a révélé sous le couvert de l'anonymat que ce dernier avait demandé à l'ONU de lui fournir des hélicoptères et qu'il attendait leur arrivée lundi.

Le ministre ivoirien de la Défense, Paul Koffi Koffi, a indiqué que les forces armées de la Côte d'Ivoire, du Liberia et de l'ONU amorceraient leur opération visant à retrouver les responsables de l'embuscade le 15 juin, le temps de rassembler les effectifs et l'équipement nécessaires.