Les équipes de secours nigérianes ont arrêté les opérations de recherche de corps sur le lieu de l'accident d'avion qui a tué au moins 159 personnes à Lagos, capitale économique et plus grande ville du Nigeria, pour se concentrer sur le déblaiement, a indiqué un responsable mercredi.

Même si les recherches proprement dites sont terminées, les secouristes restent sur place pour la collecte des restes humains et le déblaiement des gravats sur l'aire de l'accident de dimanche dans la banlieue nord de Lagos. Un total de 153 corps ont pu être jusqu'à présent retrouvés.

«Nous ne faisons pas des opérations complètes de recherches. (...) À présent, nous tentons de déblayer la zone et de la désinfecter», a déclaré Yushau Shuaib, porte-parole de l'Agence nationale des secours.

Les 153 personnes (146 passagers et sept membres d'équipage) à bord du MD 83 de la compagnie Dana Air MD83 qui s'est écrasé dans un quartier populaire et pauvre de Lagos ont péri et six personnes ont été retrouvées mortes dans les ruines.

L'avion, qui avait 22 ans de vol, s'est écrasé sur un immeuble de deux étages, une église et un entrepôt de livres. L'immeuble s'est entièrement effondré mardi.

«Les recherches et les opérations de secours se sont terminées après la démolition de l'immeuble. Nous passons à présent à l'étape suivante: l'identification des victimes», a indiqué à l'AFP le responsable de l'Agence nationale des secours d'urgence Ibrahim Farinloye.

M. Farinloye a précisé que des tests ADN seraient utilisés pour la reconnaissance des personnes.

Le président nigérian Goodluck Jonathan s'est de nouveau engagé mercredi à ce qu'une enquête soit menée et fasse toute la lumière.

«Laissez-moi vous dire que si de graves négligences sont établies, une action ferme sera entreprise», a déclaré Jonathan au cours d'une séance spéciale du gouvernement, en présence des ministres tous vêtus de noir.

«Cette administration est prête à prendre toute mesure nécessaire pour empêcher une répétition du désastre», a-t-il poursuivi.

Mercredi, un membre du conseil d'administration de Dana air, Francis Ogboro, a déclaré que l'avion avait subi une entière révision en septembre et que la prochaine n'était prévue que dans «quatre ou cinq mois».

«Je suis presque certain qu'ils établiront que nous n'avons rien fait qui contrevienne aux règles de l'aviation», a-t-il poursuivi.

La licence de la compagnie aérienne Dana Air a été suspendue pendant l'enquête sur les causes du crash.

Les deux moteurs de l'avion auraient lâché avant l'accident, selon le directeur de l'Aviation civile, Harold Demuren.

Cet accident est le plus grave au Nigeria depuis 1992, où un C-130 militaire s'est écrasé après son décollage à Lagos, tuant 200 personnes à bord.