Plus de 77 000 personnes ont fui les violences armées qui ont débuté fin avril dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, et plusieurs milliers d'entres elles se sont réfugiées au Rwanda et en Ouganda voisins, a annoncé mercredi l'ONU.

Fin avril-début mai, des combats ont opposé l'armée à des dissidents issus de l'ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) dans le territoire de Masisi. Depuis mi-mai, les heurts sont concentrés dans la région du Rutshuru, voisine du Rwanda et de l'Ouganda, où alternent heurts violents et accalmies précaires.

Dans tout le Nord-Kivu, «environ 47 000 personnes ont été déplacées», selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU. Il a ajouté dans un communiqué que plus de 9000 réfugiés congolais ont été enregistrés au Rwanda.

Le nombre de réfugiés en Ouganda est moins clair: le HCR, citant des «autorités locales», rapporte que «30 000 Congolais ont traversé la frontière» alors que selon le Commissaire pour les réfugiés au sein du gouvernement ougandais, David Kazungu, il y a depuis avril 10 000 nouveaux venus.

Dans le Rutshuru, le HCR a recensé plus 40 000 personnes déplacées entre le 30 avril et le 19 mai. Environ 5000 d'entre elles, soit 996 ménages, y sont arrivées «en fuyant les combats qui se déroulaient dans le territoire de Masisi».

Dans le Rutshuru et dans le Masisi, de nombreux déplacés vivent dans des conditions précaires dans des écoles, des églises et des sites improvisés.

Le 11 mai, le Rwanda, qui hébergeait 55 000 Congolais, disait avoir accueilli près de 7500 personnes ayant fui les combats. Le HCR en Ouganda avait par ailleurs indiqué qu'«environ 3000 Congolais» s'étaient réfugiés dans ce pays, déjà terre d'asile de 18 000 Congolais.