Plus de cent personnes, notamment des civils, ont été tuées la semaine dernière dans l'est de la RDC lors d'attaques attribuées à des miliciens Maï Maï et à des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), a-t-on appris mardi auprès de la société civile.

«Il y a une semaine, les Maï Maï ont attaqué les FDLR qui, en représailles, sont venus s'en prendre à tous ceux qu'ils rencontraient en prétendant qu'ils collaboraient avec les Maï Maï», a déclaré à l'AFP Omar Kavota, vice-président de la Société civile de la province du Nord-Kivu (est), qui regroupe des ONG, syndicats, associations travaillant notamment dans le domaine des droits de l'homme.

«Et les Maï Maï qui recherchaient les FDLR s'en sont pris à toutes les personnes qui étaient sur leur passage, prétextant qu'ils étaient des FDLR. On parle de plus d'une centaine de personnes tuées, pour la plupart à l'arme blanche», a-t-il ajouté.

Les attaques se sont déroulées dans les groupements de Ufamandu 1 et Ufamandu 2, dans les territoires voisins de Masisi et de Walikale, au Nord-Kivu. Parmi les villages ciblés: «Kibati, Kibua, Kilima, Nyakisofi», a précisé le responsable de la Société civile.

Les rebelles FDLR sont régulièrement accusés de commettre en RDC des pillages, atrocités, viols et assassinats, contre les civils notamment. Kigali en recherche certains pour leur rôle présumé dans le génocide, qui avait fait 800 000 morts, surtout tutsi, selon l'ONU.

Selon un rapport d'expert de l'ONU publié fin 2011, le nombre de combattants des FDLR encore actifs dans les Nord et Sud Kivu voisins est estimé entre 3000, selon la Mission de l'ONU (MONUSCO), et 4400, d'après les services de renseignements rwandais.

Le président Joseph Kabila avait révélé en octobre que des «négociations» entre la RDC et les rebelles avaient «complètement échoué».

L'activité des FDLR et d'autres milices locales présentes dans les Nord et Sud Kivu a redoublé depuis la suspension des opérations militaires menées contre ces groupes décidée le 11 avril par le président congolais Joseph Kabila.

Cette décision avait été prise à la suite de la défection de l'armée début avril, dans ces deux provinces, de plusieurs centaines d'ex-membres du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP, ex-rébellion).