Le Soudan a jugé mercredi qu'un accord sur la frontière avec le Soudan du Sud était nécessaire avant tout retrait des troupes de cette zone disputée, au moment où expirait un délai en ce sens fixé par l'ONU.

Le Soudan du Sud a pour sa part affirmé avoir retiré ses hommes de la frontière, comme le voulait une résolution de l'ONU adoptée le 2 mai.

Selon ce texte du Conseil de sécurité, qui avait qualifié la situation à la frontière de «grave menace pour la paix et la sécurité internationales» et brandi la menace de sanctions en cas de poursuite des hostilités, les deux pays doivent établir une «zone démilitarisée sécurisée» à la frontière.

Et les deux voisins avaient jusqu'au 9 mai pour éloigner leurs hommes de 10 km de la frontière.

La zone démilitarisée doit ensuite être surveillée par des observateurs des deux parties, avec le soutien de la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abyei (Fisnua), située dans une des régions contestées.

Mais le ministère soudanais des Affaires étrangères a indiqué avoir déjà informé l'ONU et l'Union africaine de ses réserves sur la zone démilitarisée.

«D'abord, les deux États doivent se mettre d'accord sur le tracé de la frontière et signer un accord. Et après, on peut faire le retrait de 10 km», a indiqué le porte-parole du ministère Al-Obeid Meruh.

Un porte-parole de l'armée sud-soudanaise, Kella Kueth a affirmé mercredi que les troupes du Sud s'étaient retirées de 10 km de la frontière.

Mais il a surtout fait part de sa préoccupation après des bombardements menés selon lui par Khartoum lundi et mardi sur plusieurs régions sud-soudanaises, l'accusant de violer le cessez-le-feu entré en vigueur le 4 mai.

Il était cependant impossible, dans l'immédiat, d'obtenir une confirmation indépendante sur ces bombardements, et le Soudan n'a pas encore réagi aux accusations de Juba.

Dans sa résolution, l'ONU exigeait en outre des deux voisins qu'ils cessent leurs hostilités sous 48 heures et résolvent leurs différends en trois mois, sous peine de sanctions.

Les tensions n'ont cessé de s'intensifier depuis l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011 en raison de différends jamais réglés, parmi lesquels le tracé de la frontière commune, le partage des revenus pétroliers et le statut de zones contestées, comme celle d'Abyei.