Des sénateurs américains ont déposé jeudi un projet de loi pour renforcer le système de récompenses offertes par Washington pour la capture de criminels, dans l'espoir d'obtenir la capture du rebelle ougandais Joseph Kony.

Le texte autoriserait le département d'État à payer pour toute information menant à l'arrestation et la poursuite en justice de «personnes impliquées dans des activités criminelles internationales ou tout individu inculpé par un tribunal international pour crimes, crimes de guerre, crime contre l'humanité ou génocide», précise un communiqué du sénateur démocrate John Kerry, l'un des élus à l'origine de cette initiative.

Un système similaire était déjà en place pour les personnes poursuivies par les tribunaux internationaux sur la Sierra Leone, l'ex-Yougoslavie et le Rwanda.

«L'information est un outil puissant et avec cette autorité, nous pouvons aider à livrer à la justice des fugitifs dangereux et violents», a estimé dans le communiqué le sénateur Kerry, président de la commission des Affaires étrangères.

Les élus n'évoquent pas de montant précis pour ces récompenses, mais le système en place actuellement permettrait au département d'État de payer jusqu'à 25 millions de dollars. «Le montant (des récompenses) est fixé par le département d'État et varie en fonction des risques pris par l'informateur, de l'importance de la personne recherchée et de la valeur de l'information», a précisé une source au Congrès.

En outre, le texte présenté par les élus jeudi propose une «correction technique» pour supprimer la mention d'une récompense de 50 millions de dollars qui était offerte pour la capture d'Oussama ben Laden. Le chef d'Al Qaïda a été tué le 2 mai dernier à Abbottabad (nord du Pakistan) au cours d'une opération commando des forces américaines.

Par ailleurs, des sénateurs des deux partis ont présenté jeudi une vidéo de sept minutes montrant les efforts entrepris par les États-Unis pour obtenir la capture de Joseph Kony, le chef de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Ils espèrent que leur vidéo, postée sur Youtube, sera aussi populaire que celle lancée début mars par une ONG américaine pour que M. Kony soit traduit devant la justice internationale. La vidéo de 30 minutes «Kony 2012» avait été vue plusieurs millions de fois et avait contribué à populariser la cause de l'arrestation de Joseph Kony.

En octobre 2011, le président Barack Obama avait annoncé l'envoi d'une centaine de soldats américains en Ouganda afin d'appuyer les soldats de pays de la région engagés dans la lutte contre la LRA.

«Ils sont très très proches (d'une arrestation). On espère que cela sera cette année», dit le sénateur républicain James Inhofe dans la vidéo. Mercredi, au cours d'une audition au Sénat, son collègue Johnny Isakson avait estimé que les jours en liberté de Joseph Kony étaient «comptés».