Le héros de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela, âgé de 93 ans, a été hospitalisé samedi pour des douleurs abdominales, mais le président sud-africain Jacob Zuma a assuré qu'il allait bien et qu'il sortirait dimanche ou lundi.

«Madiba va bien, et est pleinement conscient. (...) Nous sommes heureux qu'il ne soit pas en danger. (...) Il reçoit de bons soins médicaux et devrait sortir de l'hôpital demain (dimanche) ou lundi», a déclaré M. Zuma dans un communiqué, appelant M. Mandela par son nom de clan qu'utilisent affectueusement de nombreux Sud-Africains.

«Les médecins sont satisfaits de son état, qui, disent-ils, est conforme à son âge. Il était en bonne santé avant son admission à l'hôpital mais les médecins ont senti que sa plainte nécessitait un examen plus complet. Il a subi une procédure de diagnostic dans le cadre de sa prise en charge médicale», a précisé M. Zuma.

La présidence sud-africaine avait annoncé son hospitalisation samedi matin.

«Madiba se plaint depuis longtemps de douleurs au ventre et les médecins ont estimé qu'il avait besoin d'une attention médicale spécialisée», avait-t-elle expliqué dans un communiqué, ajoutant quelques heures plus tard que cette examen était «prévu».

Contacté par l'AFP, le porte-parole de la présidence, Mac Maharaj, n'a pas voulu commenter des informations de presse selon lesquelles l'ancien président aurait été opéré d'une hernie.

«Je ne veux vraiment pas répondre sur des rumeurs. Mon travail est de dire les choses telles qu'elles sont», a-t-il indiqué.

Keith Khoza, porte-parole du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, les a carrément démenties.

«C'est un contrôle médical, il n'y a pas eu d'opération», a-t-il déclaré à la chaîne d'informations en continu e-news.

«Il (Mandela) souffrait de douleurs abdominales depuis quelque temps et il a été décidé qu'il recevrait l'attention de spécialistes. Ce n'était pas une admission en urgence, c'était prévu. (...) Il ne faut pas s'inquiéter», a-t-il souligné.

«D'un point de vue médical, il va bien. Il doit juste régler son problème de  douleurs abdominales, et c'est tout», a insisté M. Khoza, l'air parfaitement serein.

«Nous sommes satisfaits que ses jours ne soient pas en danger, son admission (à l'hôpital) était prévue depuis longtemps et (...) ce n'est pas une admission d'urgence», a souligné l'ANC dans un communiqué.

«Bon moral»

Les autorités n'ont pas précisé dans quel hôpital l'icône de la lutte anti-apartheid avait été hospitalisée.

Des journalistes ont été repoussés de deux établissements de Johannesburg et Pretoria, et un photographe a été contraint de détruire ses clichés devant un hôpital militaire.

Contactée par l'AFP, la petite fille du prix Nobel de la paix, Ndileka, n'était pas spécialement inquiète.

«Je ne crois pas que ça soit une grosse histoire. Il est en parfaite santé. Quand je l'ai vu mercredi, il avait bon moral, il était en parfaite santé. (...) Je ne suis pas inquiète», a-t-elle indiqué.

«Grand-papa s'est remis de sa maladie l'an dernier. Je ne vois pas pourquoi ça serait différent», a-t-elle ajouté.

La fragile santé du premier président de l'après-apartheid avait déjà provoqué des inquiétudes en Afrique du Sud après une hospitalisation en 2011 pour une infection respiratoire aiguë.

Ndileka Mandela a précisé que Graça, la femme de «Madiba» et des membres de la famille étaient à son chevet.

La plupart des partis politiques et organisations syndicales lui ont souhaité un prompt rétablissement.

Nelson Mandela est apparu pour la dernière fois en public à la finale de la Coupe du monde de football - organisée par l'Afrique du Sud - en juillet 2010. Et sa dernière apparition dans les médias sud-africains date du 7 octobre, lors du recensement de la population.

Il était resté plusieurs mois dans son village de la province du Cap oriental (sud) où il s'était rendu pour fêter son 93ème anniversaire en juillet, puis avait regagné son domicile de Johannesburg fin janvier.

Emprisonné pendant vingt-sept ans par le régime raciste d'apartheid, Prix Nobel de la paix en 1993, Nelson Mandela a été élu l'année suivante premier président noir d'Afrique du Sud lors du premier scrutin ouvert à tous les habitants du pays et s'est retiré en 1999 après un unique mandat.

Il fait l'objet d'un véritable culte en Afrique du Sud.

Le président Zuma a annoncé le 11 février qu'une nouvelle série de billets de banque à son effigie serait mise en circulation d'ici la fin de l'année.