Des braconniers ont massacré au moins 200 éléphants dans les cinq dernières semaines dans la région de l'Afrique où ils sont le plus en danger de disparaître, selon des militants écologistes.

Les profits de la vente des défenses d'ivoire nourrissent des conflits et nuisent au bien-être de la population, selon le Fonds pour le bien-être animal.

Plusieurs éléphanteaux rendus orphelins par la récente vague de braconnage ont été observés dans le parc national Bouba Ndjida, au Cameroun. Des écologistes croient qu'ils pourraient bientôt mourir de faim et de soif.

«Leur mort ne fera qu'alourdir le bilan de la chasse illégale sur la population d'éléphants du Cameroun, qui est menacée», a fait valoir l'organisation.

Le nombre de pachydermes que compte le pays n'est pas connu. L'Union internationale pour la conservation de la nature estime qu'il en restait seulement de 1000 à 5000 en 2007.

Le Fonds blâme des braconniers du Soudan, qui entreraient au Cameroun par le Tchad. La chasse illégale, toujours en cours, rend impossible une évaluation complète de la situation, selon les écologistes.

Ils affirment que des insurgés armés traversent la frontière pour tuer des éléphants depuis des années. Mais le phénomène aurait pris des proportions «massives et sans précédent» cette année.

L'ambassade des États-Unis, de l'Union européenne, du Royaume-Uni et de la France ont tiré la sonnette d'alarme quant au massacre et ont appelé le gouvernement camerounais à agir rapidement pour mettre un frein à la chasse.

«L'ivoire est sortie de l'Afrique de l'Ouest et du centre vers les marchés asiatiques et européens. Les bénéfices de ce trafic servent à l'achat d'armes pour des conflits régionaux, particulièrement au Soudan et en République centrafricaine», a indiqué la porte-parole Céline Sissle-Bienvenu.

Des biologistes ont récemment indiqué que les récentes saisies d'importantes cargaisons d'ivoire faisaient de 2011 la pire année pour les éléphants depuis l'interdiction de la vente d'ivoire, en 1989.

Le Fonds estime que jusqu'à 3000 éléphants ont été tués par des braconniers à travers le continent africain l'an dernier.

L'organisation estime que certains pays comme le Tchad pourraient perdre l'ensemble de leur population d'éléphants dans un avenir rapproché si le braconnage se poursuit au rythme actuel.