L'armée soudanaise a fait exploser mercredi une école qui avait été construite par un groupe humanitaire catholique, forçant les enseignants et les élèves à se réfugier dans les montagnes de l'État du Kordofan du Sud.

L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice, a condamné cette attaque.

Des clichés obtenus vendredi par l'Associated Press montrent que deux établissements scolaires en brique ont été démolis lors de cet attentat à la bombe. Personne n'a été blessé ou tué malgré le fait que les étudiants étaient en classe au moment des déflagrations.

Ryan Boyette, un ancien travailleur humanitaire qui habite au Soudan et qui dirige maintenant une équipe de 15 journalistes citoyens, s'est entretenu avec un enseignant sur les lieux de l'attaque perpétrée mercredi.

L'instituteur en question, Zachariah Boulus, a déclaré à M. Boyette qu'il n'avait pu retrouver son épouse et ses enfants après l'explosion, puisque tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur de l'école se sont dispersés dans les montagnes après l'attentat.

Selon Ryan Boyette, deux des huit bombes qui ont été lancées ont frappé l'école.

Le Heiban Bible College avait été construit par un groupe humanitaire de la Caroline du Nord, Samaritan's Purse. Le président de l'organisation, Franklin Graham, a affirmé que l'attaque était l'oeuvre de la force aérienne soudanaise. «S'il vous plaît, priez pour la sécurité des croyants, et pour l'intervention divine», a dit M. Graham.

Susan Rice, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, s'est dite indignée par ce bombardement qu'elle a qualifié de «haineux».

«C'était la première journée d'école, et l'école était remplie d'élèves, d'enseignants et de familles», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

«Bien que personne n'ait été tué, par miracle, cette attaque au cours de laquelle huit bombes ont été larguées du haut des airs témoigne de la malveillance d'une campagne militaire soutenue qui se déroule dans l'État du Kordofan du Sud et du Nil bleu.»

L'État du Kordofan du Sud est le théâtre de violences depuis plusieurs mois. Le conflit oppose l'armée soudanaise à un groupe de rebelles anciennement aligné avec le Sud-Soudan. Des dizaines de milliers de personnes ont été obligées de fuir les violences - selon Susan Rice, celles-ci ont affecté plus de 500 000 personnes.

Si les violences se poursuivent, l'éventualité d'une famine n'est pas exclue, a prévenu Mme Rice.