Les rebelles islamistes somaliens shebab ont annoncé lundi qu'ils interdisaient au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de travailler dans les zones sous leur contrôle, ordonnant à l'organisation d'y cesser toutes ses activités.

Les insurgés affiliés à Al-Qaïda ont indiqué dans un communiqué «avoir décidé de mettre un terme au contrat» avec le CICR, arguant que l'ONG avait distribué de la nourriture «avariée» et avait «accusé à tort les moudjahidine d'entraver les distributions alimentaires».

Le CICR était l'une des rares organisations humanitaires travaillant encore dans les zones sud et centre somaliens contrôlées par les shebab.

Mais l'ONG avait annoncé plus tôt dans le mois la suspension de ses distributions alimentaires dans ces régions, après le blocage de 140 camions d'aide destinée à 240 000 personnes dans les provinces du Moyen Shabelle, l'une de trois régions somaliennes encore en situation de famime selon les Nations unies, et de Galgadud.

Le CICR y maintenait tout de même d'autres activités, notamment des soins de santé et des programmes d'accès à l'eau potable. L'organisation maintient par ailleurs le reste de ses programmes dans le pays.

Mais selon les rebelles islamistes, le CICR a «rompu (leur) confiance». Ils ont en mesure de rétorsion «brûlé près de 2000 mètres cubes de rations expirées du CICR destinées à la distribution».

La Somalie a été touchée par la terrible sécheresse de la Corne de l'Afrique. La crise alimentaire y a été aggravée par des combats incessants -- le pays est en état de guerre civile depuis 20 ans. Et l'ONU craint toujours que quelque 250 000 Somaliens ne meurent de faim.