Plusieurs syndicats de la presse sénégalaise et ONG de défense des droits de l'homme ont dénoncé dans différents communiqués lundi les violences en lien avec la contestation de la candidature du président Abdoulaye Wade à la présidentielle 2012 au Sénégal.

Conjointement, le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication (Synpics) et le Conseil des diffuseurs et des éditeurs de presse du Sénégal (CDPES) «s'élèvent vigoureusement contre les agressions perpétrées contre les journalistes et les saccages des stations régionales» de la Radio-télévision sénégalaise (RTS, publique) à Kaolack et Fatick (centre-ouest).

Ils précisent que ces événements sont survenus lors de «troubles consécutifs à la publication des candidatures à la présidentielle du 26 février 2012.

L'annonce, le soir du 27 janvier, de la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature de M. Wade à la présidentielle --candidature contestée par des partis d'opposition et ONG de la société civile sénégalaise-- a été suivie de violences à Dakar et dans les régions.

Un journaliste de l'AFP et deux consoeurs du quotidien privé sénégalais Le Populaire ont été passés à tabac par la police alors qu'ils couvraient un rassemblement de l'opposition ayant dégénéré. Un policier a été tué à Dakar et les locaux de la RTS à Kaolack et Fatick ont été incendiés.

Depuis le 27 janvier, «la situation s'est nettement dégradée au Sénégal», ont regretté dans un communiqué commun six organisations et coalitions d'ONG de défense des droits de l'homme, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho).

Ces organisations rappellent les violences du 27 janvier à Dakar, et celles survenues lundi à Podor (nord), où deux civils ont été tués. Elles dénoncent «une vague d'arrestations et de convocations par la police à l'encontre d'opposants politiques et de défenseurs des droits de l'homme» dont Alioune Tine, président de la Raddho.

Amnesty International a réclamé la libération d'Alioune Tine, et dénoncé les violences, les passages à tabac des journalistes par la police mais aussi l'agression d'un chanteur hostile à la candidature de M. Wade, Daddy Bibson, qui, selon l'ONG, a été séquestré pendant environ 10 heures le 29 janvier par des inconnus, frappé et menacé.