La chambre basse du Parlement nigérian a voté lors d'une session d'urgence dimanche une motion pour demander au gouvernement de faire marche arrière sur sa décision d'augmenter les prix du carburant pour permettre une évolution du dialogue.

Au cours de débats animés, les parlementaires ont également demandé aux syndicats de «suspendre leur projet de grève générale et de participer à un dialogue approfondi sur cette question».

Ils ont adopté une motion pressant le gouvernement de «suspendre sa décision d'abandonner la subvention sur le carburant en raison du sentiment général et pour donner plus d'espace au dialogue».

Annoncée par surprise le 1er janvier, cette mesure a eu pour conséquence immédiate le doublement des prix à la pompe. Des manifestations de protestation ont éclaté dans tout le pays, sévèrement réprimées par la police, ce qui a eu pour résultat d'alimenter encore un peu plus le mécontentement.

Les syndicats ont appelé à une grève générale nationale, qui doit débuter lundi, et à des marches de protestation contre les hausses vertigineuses des prix du pétrole.

La décision du Parlement n'est en aucun cas contraignante mais augmente la pression sur le président Jonathan.

Goodluck Jonathan a fait une tentative de dernière minute samedi soir, lors d'une adresse télévisée, pour défendre la politique de son gouvernement dans l'espoir que les syndicats annulent leur projet de grève.

Mais ceux-ci ont indiqué qu'ils n'étaient pas influencés par le discours de M. Jonathan et qu'ils allaient poursuivre dans la voie de la grève qui menace de mettre le pays, qui compte 160 millions d'habitants dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour, à l'arrêt.