Des dizaines, «peut-être» des centaines de personnes ont été tuées lors d'une vendetta dans une ville de l'est du Soudan du Sud ces derniers jours, a affirmé mardi une responsable de l'ONU, Lise Grande, lors d'une téléconférence à partir de Juba.

«Des dizaines, peut-être des centaines» de personnes ont été tuées, «nous ne savons pas» exactement, a dit Mme Grande, représentante adjointe de l'ONU au Soudan du Sud.

L'armée a rétabli la sécurité dans la ville de Pibor d'où des dizaines de milliers d'habitants ont fui la vendetta d'une tribu rivale, faisant craindre une «somalisation» du Soudan du Sud, le plus jeune État du monde qui a déclaré son indépendance en juillet dernier.

Quelque 6000 jeunes hommes armés de la tribu des Lou Nuer ont marché ces derniers jours sur Pibor, une localité de la tribu des Murle, dans la province de Jonglei, qu'ils accusent d'avoir dérobé leur bétail.

«Nous essayons encore de confirmer (le bilan des morts). Nous savons que des gens ont été tués. Il n'y a pas de question là-dessus. Nous avons vu cinq corps dans la périphérie sud de la ville et il n'y a donc pas de doute sur le fait qu'il y a des victimes», a-t-elle ajouté.

Mme Grande a encore indiqué que les troupes gouvernementales du Soudan du Sud avaient ouvert le feu sur les Lou Nuer qui ont maintenant quitté les lieux.

Elle a souligné que la situation sur le terrain était «sombre». Les gens ont fui dans la brousse sans eau ni nourriture. Des centaines de personnes reviennent dans la ville, a-t-elle expliqué. «Nous mettons en place un programme massif de soutien pour aider les gens qui reviennent», a-t-elle dit.

Craignant «une tragédie», le gouvernement et la force de maintien de la paix de l'ONU au Soudan du Sud avaient annoncé lundi l'envoi de renforts dans la région.