Au moins 49 personnes dont un kamikaze sont mortes dans les attentats du jour de Noël au Nigeria, le bilan de l'attaque la plus meurtrière, celle contre une église de Madalla, s'étant alourdi de 37 à 44 morts, a indiqué vendredi une source ecclésiastique.

«Le nombre de morts était de 43 hier et il s'est alourdi à 44 aujourd'hui», a déclaré le père Isaac Achi, religieux de l'église catholique Ste Teresa de Madalla, près de la capitale fédérale Abuja, où a eu lieu un attentat meurtrier dimanche à la sortie de la messe de la nativité.

Un précédent bilan vendredi avait fait état de 37 morts et 57 blessées dans l'attentat de Madalla.

Dimanche, à Jos, un policier a été tué dans une fusillade après l'attaque d'une église, tandis qu'à Damaturu, trois agents des services de renseignement de la police avaient péri dans l'assaut d'un kamikaze, lui-même décédé.

La vague d'attentats du jour de Noël a été attribuée par les autorités à la secte islamiste Boko Haram, qui les a elle-même revendiqués.

Vendredi, quatre personnes ont été tuées dans une explosion près d'une mosquée à Maiduguri (nord-est), a rapporté un témoin. «C'était la confusion après l'explosion. Quand la poussière est retombée, j'ai vu quatre morts être déposés dans un véhicule», a déclaré à l'AFP Mohammed Bukar, précisant qu'il y avait aussi des blessés.

Un porte-parole militaire a confirmé l'explosion mais n'était pas en mesure dans l'immédiat de fournir de précisions.

Ces derniers mois, Boko Haram a revendiqué de nombreuses attaques, dont l'attentat suicide d'août 2011 contre le siège de l'ONU à Abuja qui avait fait 25 morts. La ville de Maiduguri est l'épicentre des violences imputées à ce mouvement qui multiplie les actions de plus en plus sophistiquées et meurtrières.

Le fait que des églises aient été particulièrement visées le jour de Noël fait craindre une escalade des violences interconfessionnelles dans le pays le plus peuplé d'Afrique dont les 160 millions d'habitants se répartissent également entre musulmans et chrétiens.

Mardi soir, une bombe artisanale jetée contre une école coranique du sud a fait sept blessés, dont six enfants qui étaient en classe.

Des responsables de la communauté chrétienne du pays ont prévenu que les chrétiens assureraient eux-même leur défense et répondraient en cas de nouvelles attaques.

Les autorités se sont jusqu'à présent montrées incapables d'empêcher Boko Haram de multiplier des actions de plus en plus sophistiquées et meurtrières, en dépit de raids brutaux de l'armée.