Le Conseil de sécurité des Nations unies a reconduit pour un an ses sanctions à l'encontre du Liberia, incluant l'interdiction de voyager, le gel des avoirs d'anciens alliés de l'ex-président Charles Taylor et un embargo partiel sur des armes, selon un document de l'ONU reçu jeudi par l'AFP à Dakar.

«Concluant qu'en dépit de progrès notables, la situation au Liberia constitue encore une menace pour la paix internationale et la sécurité dans la région, le Conseil de sécurité a reconduit» mercredi «pour une nouvelle période de 12 mois son dispositif de sanctions à l'encontre du Liberia», indique le compte-rendu de la réunion de l'instance diffusé par le département de l'information de l'ONU.

Ce dispositif de sanctions, qui devait arriver à terme samedi, comprend l'embargo sur les armes qui ne sont pas destinées au gouvernement libérien, à la Mission des Nations unies au Liberia (Minul) ou à un usage humanitaire.

Il comporte aussi l'interdiction de voyager et le gel des avoirs de plusieurs «individus» qui font «peser une menace sur le processus de paix au Liberia, ou qui mènent des activités visant à porter atteinte à la paix et à la stabilité au Liberia et dans la sous-région, y compris les hauts responsables du gouvernement de l'ancien président Charles Taylor», d'après la même source.

Ex-chef rebelle opposé au président Samuel Doe, Charles Taylor s'est emparé d'une grande partie du pays avant de se faire élire président en 1997. Confronté à une insurrection armée, il a été contraint de quitter le pouvoir en 2003. Poursuivi pour crimes de guerre en Sierra Leone voisine, il a comparu devant un tribunal spécial à La Haye. Son procès, qui a démarré en 2008, s'est achevé en mars 2011. Le jugement a été mis en délibéré.

Le Conseil de sécurité note certes «des progrès accomplis dans la stabilisation sur l'ensemble du territoire (comme) la tenue des élections présidentielles et législatives» en octobre et novembre derniers.

Mais il juge que la mise en oeuvre de ses recommandations «n'a pas avancé» et il «exige du gouvernement libérien qu'il fasse tous les efforts nécessaires pour honorer ses obligations».

La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, élue en 2005, a été réélue au second tour de la présidentielle le 8 novembre, quelques jours après avoir reçu conjointement le prix Nobel de la paix. Elle doit prêter serment en janvier pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de ce pays traumatisé par des guerres civiles ayant fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003.