Les paysans africains demandent aux dirigeants du G20 de s'engager, lors de leur sommet des 3 et 4 novembre à Cannes (dans le sud de la France), à rendre l'argent des dictateurs qui se trouve chez eux, a déclaré vendredi le principal responsable des producteurs d'Afrique de l'Ouest.

«Nous voudrions que les ressources qui sont transférées illégalement de nos pays dans les pays du G20 soient retournées» en Afrique, a dit Mamadou Cissokho, président d'honneur du Réseau des organisations paysannes et des producteurs de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA).

«Chaque fois qu'un président tombe, on voit qu'il y a des milliards qui se trouvent dans les banques» des pays développés, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avec le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, organisée dans le cadre d'un colloque à Paris sur le développement.

«Le G20 doit prendre une disposition pour taxer les transactions financières, mais aussi pour rapatrier l'argent des peuples qui est gardé» dans ces pays, a insisté le responsable sénégalais, en citant les ex-dirigeants de Tunisie et d'Égypte.

«On a des responsabilités, mais le G20 peut nous aider encore mieux en disant à nos leaders qu'il ne peut plus recevoir d'argent qui n'est pas clair», a souligné Mamadou Cissokho.

En relevant que «la période n'était pas très favorable aux dictateurs», Henri de Raincourt a répondu que «les avoirs des dictateurs en France avaient été gelés» et qu'ils «étaient en train d'être restitués aux pays concernés pour financer les politiques de développement et de reconstruction». «Il n'y a pas de divergence», a-t-il assuré.