Un pétrolier a été détourné samedi par des pirates au large des côtes nigérianes avec son équipage, a-t-on appris mardi auprès du Bureau maritime international (BMI).

Des pirates sont montés à bord du navire qui battrait pavillon des Iles Marshall, a indiqué à l'AFP Cyrus Mody, directeur de cette organisation qui rapporte les cas de piraterie dans le monde, joint par téléphone à Londres.

«Le navire est toujours en captivité (...) nous pensons que l'équipage est toujours à bord», a-t-il ajouté.

Peu après l'attaque, le BMI avait appris que les membres d'équipage, dont le nombre n'était pas connu, «étaient ok», mais l'organisation n'a plus eu de nouvelles depuis, a indiqué M. Mody.

Selon un rapport diffusé sur le site internet du BMI, l'incident s'est produit à environ 90 milles au sud de Lagos, la capitale économique nigériane.

Ce rapport indique que les pirates ont abordé et détourné le navire qui «attendait des instructions», et l'ont emmené «vers un lieu inconnu».

Les côtes du Nigeria, premier producteur de pétrole d'Afrique, sont réputées peu sûres. Des pirates détournent les cargaisons des navires, souvent du brut provenant de la région pétrolifère du Delta du Niger (sud), qu'ils revendent sur un marché noir régional très lucratif.

Les actes de piraterie sont en hausse dans le Golfe de Guinée. Le BMI estimait en août que leur nombre était stable au large du Nigeria, mais les attaques de navires ont explosé au large du Bénin voisin.

Ainsi, 20 incidents ont été rapportés dans les eaux béninoises depuis début 2011, aucun l'an passé.

Face à cette menace, le Nigeria et le Bénin se sont alliés et ont inauguré fin septembre un programme de patrouilles maritimes conjointes. L'initiative doit durer six mois, le temps que le Bénin se dote de moyens propres pour surveiller ses côtes.

Les attaques en mer sont par ailleurs récurrentes entre le Cameroun et le Nigeria, notamment dans la zone de Bakassi, à la frontière entre les deux pays.

Fin septembre, un navire camerounais, le Monica Express avait été attaqué dans les eaux nigérianes avec 150 personnes à son bord. Sept hommes lourdement armés avaient brièvement enlevé son commandant, sans faire de blessé. Les assaillants avaient pris de l'argent aux passagers, selon l'un des voyageurs.