Sept plaisanciers danois, dont une famille avec trois enfants, détenus en otage depuis le 24 février par des pirates somaliens dans l'océan Indien, ont été libérés, a annoncé mercredi le gouvernement danois.

«Les sept Danois ont été libérés et sont désormais en sécurité», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, précisant que les ex-otages étaient en bonne santé compte tenu de ce qu'ils avaient vécu.

Le ministère ne donne pas de détails sur les circonstances de leur libération. Selon la société de surveillance maritime Ecoterra International, une rançon acheminée par avion a été versée aux pirates.

«Il y a eu une négociation ces deux dernières semaines entre les pirates et des gens travaillant à la libération» des otages, a déclaré à l'AFP un ancien du village de Bandarbeyla situé non loin des bases des pirates dans la région autonome autoproclamée du Puntland (nord-est de la Somalie).

«Finalement, ils ont été libérés après que les pirates ont accepté une rançon de trois millions de dollars», a ajouté cet ancien, Abduwahab Ali.

Un pirate somalien se faisant appeler Guhad a déclaré à l'AFP avoir entendu que «la famille danoise était libérée contre le paiement, après de longues discussions, d'une rançon comprise entre trois et quatre millions de dollars».

La ministre danoise des Affaires étrangères Lene Espersen a assuré à l'agence de presse Ritzau que son gouvernement n'était «en aucune façon» impliqué dans le versement d'une rançon ni dans les négociations avec les pirates, indiquant que celles-ci avaient été menées par des amis des otages.

Jan Quist Johansen, sa femme Birgit Marie, et leurs trois enfants âgés de 13 à 17 ans, Rune, Hjalte et Naja, étaient partis du Danemark en août 2009 pour un tour du monde à la voile, avec un retour prévu initialement à la fin de cet été. Deux autres compagnons d'aventure danois se trouvaient à bord du voilier lorsque celui-ci a été capturé par des pirates le 24 février à environ 300 miles nautiques des côtes de la Somalie.

Transférés un temps dans le village de Hul-Anod, dans le Puntland, les otages avaient été ramenés sur leur voilier puis transférés sur le bateau mère des pirates, un navire grec capturé plus tôt, à la suite d'une tentative des troupes gouvernementales somaliennes pour les libérer le 10 mars.

L'annonce de la capture de la famille Johansen avait provoqué de vives critiques au Danemark à l'égard des parents jugés irresponsables d'avoir emmené leurs enfants dans cette région connue pour les attaques de pirates.

Affirmant avoir tout à fait conscience des dangers, le père Jan Johansen avait indiqué dans son blogue à la date du 19 février avoir «mis en place un plan antipiraterie» consistant notamment à informer quotidiennement la force navale internationale patrouillant dans l'océan Indien de la position du voilier.

Le ministère danois des Affaires étrangères a rappelé mercredi que les pirates détenaient toujours six marins, deux Danois et quatre Philippins, capturés en janvier à bord du cargo Leopard.

Les pirates somaliens capturent des équipages de cargos naviguant au large de la Corne de l'Afrique et ont récupéré ainsi des millions de dollars en rançons.