Plus de trois cents personnes sont mortes du choléra au Tchad lors d'une épidémie qui pourrait être la plus grave depuis 1971, selon l'Agence d'Aide à la coopération technique et au développement (ACTED).

Dans un communiqué publié jeudi, l'ONG française précise quant à elle qu'«à ce jour». Le ministère tchadien de la Santé dénombre 11 337 cas de choléra et 349 décès depuis le début de l'année.

Ce bilan «demeure encore très provisoire, ajoute ACTED, et les estimations des autorités sanitaires et des organisations humanitaires présentes au Tchad font état de 25 000 nouveaux cas d'ici la fin de l'année, soit de 300 à 500 nouveaux décès liés au choléra».

Apparue d'abord le long des fleuves Chari et Logone dans les zones de l'ouest du pays et dans la région de N'Djamena, l'épidémie s'est étendue vers le nord, le Lac Tchad et dorénavant le centre du pays, avec plus de 4300 nouveaux cas déclarés en août, relève ACTED.

«Sans une intervention coordonnée de tous les acteurs, ce sont des milliers de personnes qui seront affectées par l'épidémie et qui risquent de mourir. Les solutions sont simples, le choléra est une maladie qui se soigne très bien, il est donc urgent d'intervenir aujourd'hui», assure ACTED.

Pour tenter de prévenir la diffusion de l'épidémie, les équipes d'ACTED s'organisent pour proposer des opérations de lutte contre le choléra pour 80 000 personnes dans 32 localités dans l'est du Tchad, dans des zones d'intervention encore peu couvertes par les acteurs humanitaires.

ACTED dit se mobiliser avec les autres acteurs sanitaires afin d'assurer aux populations à risque un accès à l'eau potable, à des infrastructures sanitaires et à l'hygiène, avec des distributions de kits d'hygiène et de première nécessité, pour prévenir une crise plus grave.