Le double attentat suicide contre l'Académie militaire de Cherchell, à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, a fait 18 morts, a annoncé samedi le ministère de la Défense dans son propre bilan revu à la hausse.                

Le ministère de la Défense avait annoncé dans un premier temps 11 morts, dont deux civils, alors qu'une source hospitalière avait déclaré la veille à l'AFP avoir dénombré 18 morts.

Dans son nouveau bilan cité par l'agence APS, le ministère fait également état de 20 personnes blessées qui ont quitté l'hôpital après avoir été soignées. Six autres sont maintenues «sous contrôle médical, dont l'une dans un état très grave», selon la même source.

Parmi les morts, figure le commandant tunisien Béchir Ouerghi qui suivait les cours de l'école d'État-major algérienne dans cette académie, selon Tunis.

Le gouvernement tunisien a d'ailleurs «fermement condamné cet acte criminel et terroriste», selon les termes d'un responsable au ministère des Affaires étrangères cité par l'agence TAP.

À Londres, le Secrétaire au Foreign Office William Hague a également condamné cette «attaque brutale et inhumaine».

«Le moment choisi, alors que les officiers s'apprêtaient à s'asseoir pour l'Iftar démontre que ces terroristes n'ont absolument aucun respect pour la vie humaine ni pour le ramadan», a-t-il ajouté.

Deux kamikazes, dont l'un à moto, se sont fait exploser vendredi à quelques secondes d'intervalle devant l'entrée du mess des officiers de l'école militaire.

L'attentat a fait 18 morts - 16 officiers et 2 civils- selon le ministère algérien de la Défense.

Cet «acte abject», «terroriste», attribué à «des bandes criminelles», vise «des objectifs médiatiques afin de desserrer l'étau qui leur est imposé sur le terrain par les forces combinées de sécurité qui ont réalisé des résultats remarquables, notamment durant les dernières semaines», a affirmé le ministère de la Défense.

D'autre part, le Haut commandement de l'Armée nationale populaire a réitéré «sa détermination à mettre hors d'état de nuire ces bandes criminelles et assurer la paix et la quiétude dans l'ensemble du pays».

Depuis le début du ramadan début août, des islamistes ont multiplié les attentats à l'est d'Alger, particulièrement en Kabylie, ciblant à chaque fois les représentants des forces de l'ordre.

Les attentats n'ont jamais complètement cessé en Algérie depuis la guerre civile qui a ensanglanté le pays durant les années 1990 malgré la politique de réconciliation nationale menée par le président Abdelaziz Bouteflika depuis le début des années 2000, offrant le pardon à de nombreux combattants islamistes qui ont déposé les armes.

Le modus operandi est généralement celui de groupes islamistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui opère à partir du Sahel.

Avant l'attentat de vendredi, l'attaque la plus meurtrière enregistrée cette année a tué 14 militaires le 16 avril à un poste de l'armée à Azazga (140 km à l'est d'Alger).