Des responsables du Soudan et du Soudan du Sud ont accepté samedi à Addis Abeba le déploiement de 300 soldats éthiopiens des Nations unies pour surveiller leur frontière commune.

Les soldats seront là pour signaler et résoudre les problèmes le long de la frontière, selon l'accord dont l'AFP a obtenu une copie. Dès la semaine prochaine, des hommes iront évaluer les besoins dans la région, sous la supervision d'un panel de 16 représentants du Soudan et du Soudan du Sud.

«C'est un accord très important parce qu'il touche à l'un des sujets les plus sensibles entre les pays - comment la frontière sera gérée», a commenté l'envoyé spécial des États-Unis pour le Soudan, Princeton Lyman.

«Cela va procurer un mécanisme de stabilité parce que si des incidents éclatent, il y aura un mécanisme pour les signaler, enquêter et les régler», a-t-il ajouté.

Selon le ministre des Ressources hydrauliques du Soudan du Sud, Paul Mayom, le nombre de soldats pourra évoluer en fonction des besoins «sur le terrain».

Les deux parties se sont aussi mises d'accord pour se retrouver le 17 août pour discuter de la démarcation de leur frontière, l'une des principales sources de tension entre les deux pays.

Selon le négociateur sudiste à Juba, le Soudan du Sud et le Soudan se sont au total donné jusqu'à fin septembre pour finaliser les négociations sur cette question des frontières, mais aussi sur celles des ressources pétrolières et de la monnaie. Les trois quarts des 470 000 barils de pétrole produits chaque jour par l'ancien Soudan sont extraits au Soudan du Sud.

Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance le 9 juillet, après un conflit de près d'un demi-siècle avec le Nord.

La communauté internationale, États-Unis, Chine, Russie et Union européenne en tête, a rapidement reconnu ce nouveau pays africain, devenu le 193e membre des Nations unies le 14 juillet et le 54e État de l'Union africaine cette semaine.