Le ministre soudanais des Affaires étrangères Ali Ahmed Karti a démenti samedi, selon l'agence officielle Suna, avoir déclaré qu'il acceptait la présence de Casques bleus au Kordofan du Sud si les forces antigouvernementales en étaient d'accord.

«S'il y a un accord avec les leaders locaux stipulant l'envoi de troupes étrangères, il sera le bienvenu. Mais pour le moment nous n'avons pas d'accord», avait rapporté mardi l'AFP citant des propos tenus par le chef de la diplomatie soudanaise en marge d'une conférence à Vienne.

Dans un communiqué adressé à l'agence officielle, M. Karti a affirmé avoir «clairement dit que la situation au Kordofan-Sud était un problème interne causé par une agression armée (...) qui s'est déroulée de façon tout à fait illégale, et qu'il faut la traiter avec fermeté», selon Suna.

«Actuellement, toute discussion concernant la présence de troupes internationales est hors de propos, parce que les précédents Casques bleus étaient au Soudan en vertu d'un accord antérieur», a ajouté M. Karti.

Le Kordofan du Sud, État ethniquement divisé, a été un champ de bataille pendant la guerre civile soudanaise (1983-2005). Depuis le 5 juin, des affrontements y opposent l'armée du président Omar el-Béchir à des membres de l'ancienne armée rebelle du Soudan du Sud.

L'ancienne mission de l'ONU pour le Soudan, la Minus, déployée en 2005 au lendemain de l'accord de paix nord-sud après 22 ans de guerre civile, s'est retirée du Nord, à la demande des autorités. Le personnel et les équipements seront transférés d'ici le 31 août au Soudan du Sud et à Abyei.

Les États-Unis et l'ONU, qui ont demandé l'arrêt des hostilités, ont appelé Khartoum à autoriser une prolongation du mandat des Casques bleus au Nord, notamment dans l'État pétrolier du Kordofan-Sud, une demande jusqu'ici refusée par M. Béchir.