Le Conseil de sécurité des Nations unies a «recommandé» mercredi l'admission du Sud-Soudan à l'ONU lors d'un vote qui devrait avoir lieu à l'Assemblée générale jeudi.

Cette recommandation acquise, le vote de jeudi ne devrait être qu'une simple formalité et le Sud-Soudan deviendra alors le 193e État membre à part entière des Nations unies, soulignent des diplomates.

«Le Conseil note avec une grande satisfaction l'engagement solennel de la République du Soudan du Sud à respecter les objectifs et les principes de la charte des Nations unies et à remplir toutes les obligations qui en dérivent», a souligné le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de sécurité.

«Nous nous attendons à ce que la République du Soudan du Sud nous rejoigne en tant que membre des Nations unies et travaille étroitement avec ses représentants», a-t-il ajouté.

Le Sud-Soudan a proclamé samedi son indépendance devant des dizaines de milliers de Sudistes en liesse et un parterre de dirigeants étrangers, après un conflit de près d'un demi-siècle avec le Nord ayant fait des millions de morts.

La communauté internationale, États-Unis, Chine, Russie et Union européenne en tête, a rapidement reconnu ce nouveau pays africain, figurant parmi les plus pauvres au monde malgré ses vastes ressources pétrolières, et l'a assuré de son soutien.

«Le Conseil de sécurité, ayant examiné la demande d'admission à l'Organisation des Nations unies présentée par la République du Soudan du Sud, recommande à l'Assemblée générale d'admettre la République du Soudan du Sud à l'Organisation des Nations unies», souligne le Conseil dans une courte déclaration.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a rappelé que le peuple du Sud-Soudan «avait enduré une guerre civile de 21 ans». «Le bilan en termes de vies perdues et de personnes déplacées peut se chiffrer en millions», a-t-il regretté.

«Maintenant, ils ont leur propre pays, mais sous bien des aspects les difficultés ne font que commencer. Les institutions gouvernementales sont faibles, il y a d'énormes défis sur tous les fronts, que ce soit en matière de services sociaux, de santé ou d'éducation», a ajouté Ban Ki-moon.

«Comme tout nouveau-né, le Soudan du Sud a besoin d'aide. Le rôle de l'ONU sera vital», a expliqué le chef de l'Organisation des Nations unies. «L'ONU doit être au centre, la direction du Conseil de sécurité sera cruciale dans les mois et années à venir», a-t-il dit.

Les Sudistes perdront la nationalité soudanaise

Le Parlement du Soudan a voté mercredi une loi retirant la nationalité soudanaise aux Sudistes qui ont proclamé formellement leur indépendance du Nord le 9 juillet, selon des sources officielles.

«Tous les Sudistes vont perdre leur nationalité soudanaise» après les amendements à la loi votés par le Parlement, a déclaré le député Ismaïl al-Haj Moussa à l'AFP, confirmant une annonce de l'agence officielle Suna.

Malgré le retour de quelque 360 000 Sudistes chez eux dans le Sud depuis octobre dernier, plus d'un million de Sudistes vivent toujours dans le Nord, selon des chiffres du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).

La nouvelle loi amendée, qui attend sa troisième et dernière lecture lundi -qui sera une pure formalité- «prévoit le retrait automatique de la nationalité soudanaise à toute personne obtenant la nationalité de l'État du Sud-Soudan», selon l'agence Suna.

M. Moussa a expliqué qu'en raison de l'enregistrement des Sudistes pour le référendum d'indépendance qui avait eu lieu en janvier, le nombre de nationaux soudanais sudistes a été établi.

Plus de 99% de la population ayant voté dans le Sud avait dit oui à l'indépendance. Mais seulement 58% des Sudistes vivant dans le Nord avaient fait de même.

Le gouvernement de Khartoum avait exclu la double nationalité pour les Sudistes après l'indépendance.