Les États-Unis ont salué samedi la condamnation à la perpétuité de Pauline Nyiramasuhuko par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), y voyant un «pas important» vers la justice réclamée par le peuple rwandais et la communauté internationale.

«Les États-Unis saluent la condamnation de Pauline Nyiramasuhuko» et de son fils Arsène Shalom Ntahobali, également condamné à la prison à perpétuité par le TPIR, installé à Arusha, a indiqué dans un communiqué la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

Nyiramasuhuko est la première femme reconnue coupable de génocide par une juridiction internationale. L'ancienne ministre de la Famille et son fils étaient les deux principaux accusés d'un groupe de six personnes poursuivies pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité pour leur rôle présumé dans le génocide des Tutsi à Butare.

«Ce jugement est un pas important vers la justice (...) réclamée par le peuple rwandais et la communauté internationale», a ajouté la porte-parole de la diplomatie américaine.

«Nyiramasuhuko a été condamnée pour avoir aidé et incité au viol», a souligné Mme Nuland. Cette affaire rappelle que le viol «peut être utilisé comme un instrument de guerre par les hommes et par les femmes», a-t-elle dit.

La porte-parole a souligné qu'il y avait neuf fugitifs encore recherchés par la justice internationale pour leur implication présumée dans le génocide, et qu'à ce titre les «États-Unis appellent tous les pays à renforcer leur coopération avec le TPIR pour qu'(ils) puissent être rapidement arrêtés et jugés».

Le TPIR a pour mission de juger les principaux responsables du génocide des Tutsi commis au Rwanda en 1994 à l'instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, et qui a fait environ 800 000 morts selon l'ONU.