Les consultations politiques lancées par le président algérien Abdelaziz Bouteflika dans la perspective de la révision de la Constitution se sont achevées mardi soir après une ultime rencontre entre la commission ad hoc et des universitaires.

Le chef de l'État au pouvoir depuis 1999, avait annoncé la prochaine révision de la loi fondamentale le 15 avril.

Certaines constantes se dégagent des propositions faites, comme un retour à un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une seule fois, un régime semi-présidentiel, l'ouverture de l'audiovisuel, la consécration de l'indépendance de la justice et la nécessité d'accélérer les réformes économiques.

Les consultations étaient conduites par Abdelkader ben Salah, président du Sénat, secondé par deux conseillers du chef de l'État, un général du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et un universitaire.

Pendant un mois, la commission a vu défiler à son bureau partis politiques, personnalités, organisations de la société civile et académiciens, tous venus transmettre leurs propositions à cette commission qualifiée de «boîte aux lettres» par la presse indépendante.

«Notre rôle est d'écouter les invités sans faire de commentaires ni apporter de jugements. Nous respectons les avis des uns et des autres et nous les transmettons fidèlement à la présidence de la république», n'a cessé de répéter Mohamed Ali Boughazi, porte-parole de la commission.

Le gouvernement algérien, par le biais des trois partis de la coalition présidentielle (Front de libération nationale -FLN, Rassemblement national démocratique -RND, Mouvement de la société pour la paix -MSP), ainsi que les organisations satellitaires du pouvoir ont participé avec force à ces consultations, mais une kyrielle de petits partis politiques, sans ancrage réel dans la société et surnommés les «Schtroumpfs» par la presse algérienne, étaient également conviés.

En revanche, ces consultations ont été boudées par des partis politiques de l'opposition, comme le FFS (Front des forces socialistes) et le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), qui représentent la mouvance démocratique. Le Dr Saïd Sadi, chef du RCD, a dénoncé «un monologue du pouvoir», et Hocien Aït Ahmed, chef historique du FFS, «une mise en scène pour donner du change à la communauté internationale».

Les propositions recueillies par la commission des consultations seront remises au président Abdelaziz Bouteflika qui s'est engagé le 15 avril à les prendre en considération dans le projet de réformes politiques.