Au moins 39 000 déplacés ont fui vers le sud après la prise d'une partie de l'enclave disputée d'Abyei par l'armée soudanaise, et leurs besoins en aide humanitaire restent «élevés», indique dimanche un rapport de l'ONU.

«Au moins 39 000 personnes sont estimées comme étant actuellement déplacées et sont arrivées au sud d'Abyei, dans les États voisins de Nord Bahr el-Ghazal, Warrap et Unité», selon ce rapport quotidien du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

«Les besoins de ces déplacés restent élevés, particulièrement en nourriture, eau potable et abri, alors que l'accès à ces populations déplacées restent pour le moment une difficulté majeure», explique OCHA.

«La première phase des opérations humanitaires dans le sud (d'Abyei) est en cours, se concentrant notamment sur la localisation des déplacés (...)», selon l'agence onusienne.

Le 21 mai, l'armée du Nord avait pris le contrôle de la ville d'Abyei et s'était déployée jusqu'à plusieurs kilomètres plus au sud.

Cette avancée a provoqué la fuite vers le sud, en zone sous contrôle de l'armée sudiste, d'au moins 39 000 déplacés -en majorité des Sudistes de la tribu Dinka Ngok- dont beaucoup restent cachés dans la brousse par peur des bombardements aériens nordistes, selon l'ONU.

Selon le gouvernement du Sud-Soudan, ce sont plus de 150 000 personnes qui ont fui Abyei et ses environs, mais ce chiffre n'a pas été confirmé de source indépendante.

Toujours selon l'ONU, ce sont plus de 800 tonnes de nourriture et aide humanitaire qui ont été volées dans les pillages des installations des agences onusiennes et des ONG, par les forces nordistes, et plus particulièrement les milices Misseriya (tribu arabe nomade).

«Des tirs sporadiques, des pillages et des incendies de tukuls (hutte traditionnelle de boue séchée) continuent d'être signalés dans la ville d'Abyei, mais à un niveau moindre qu'en début de semaine», précise dimanche le rapport d'OCHA.

Cette situation «continue d'empêcher les évaluations des humanitaires dans la ville et les villages environnants», alors que les efforts des ONG sont également compliqués par la pénurie de carburant et les interventions des nombreux hommes armés dans la zone.