Les civils sont pris pour cible dans les violences qui se sont intensifiées entre l'armée du Sud-Soudan et une milice rebelle dans l'Etat pétrolier d'Unité, a dénoncé samedi l'ONU.

Ces violences, qui se poursuivent par intermittence depuis avril entre l'armée et les rebelles menés par l'ancien général sudiste Peter Gadet, ont fait plus de 100 morts et des milliers de déplacés. Des heurts meurtriers ont encore éclaté vendredi dans la zone de Mayom, selon les deux camps.

Dans un communiqué, la mission des Nations Unies au Soudan (Minus) s'est dite «extrêmement inquiète des violences qui se sont intensifiées et des morts dans l'État d'Unité».

Les combats ont gagné certaines parties de l'État voisin de Warrap, avec «de graves violations des droits fondamentaux de l'Homme», a poursuivi la Minus.

«Notre inquiétude permanente découle des informations selon lesquelles les civils sont pris pour cibles, notamment avec des armes lourdes et des mines», a-t-elle insisté.

La montée des violences soulève des craintes croissantes à l'approche de l'indépendance du Sud-Soudan, prévue le 9 juillet. Dans tout le Sud-Soudan, les violences entre l'armée et différentes milices rebelles ont fait cette année plus d'un millier de morts et 100 000 déplacés, selon l'ONU et des chiffres officiels.

À Unité, les deux camps ont rejeté l'appel de l'ONU à un accord de paix.

Le porte-parole des rebelles, Bol Gatkouth, a expliqué que son groupe combattait pour «le changement» et contre la «corruption rampante». «Nous voulons discuter, mais jusqu'ici nous n'avons vu aucun signe de la part des autorités. Alors nous recrutons et ils devraient s'attendre à plus d'attaques», a-t-il prévenu.

Dans la province voisine d'Abyei, territoire disputé à la limite entre le Nord et le Sud, des combats se poursuivaient samedi avec des «attaques lourdes», selon un porte-parole sudiste. Jeudi, des tirs avaient visé les Casques bleus et l'armée nordiste à Abyei, selon l'ONU.