Au moins 14 civils ont été tués mercredi à Mogadiscio, victimes d'un bref, mais violent, échange d'artillerie entre les insurgés islamistes radicaux shebab et les forces gouvernementales appuyées par la force de l'Union africaine (UA) en Somalie, ont rapporté des témoins à l'AFP.

Les victimes ont toutes péri dans le marché de Bakara, le plus grand de la ville, balayé par des obus de mortier.

«Neuf des victimes sont mortes dans deux endroits distincts à l'intérieur du marché et la plupart d'entre elles sont des femmes. Un des obus a frappé un endroit bondé où les femmes vendaient (et achetaient) des vêtements», a rapporté à l'AFP Idriss Ali, un témoin oculaire.

«Ces femmes innocentes faisaient leurs achats lorsque l'explosion a secoué la zone (...) Certaines d'entre elles étaient méconnaissables», a confirmé un autre témoin, Mohamud Saïd.

Un commerçant du marché, Ahmed Cheikh Sahal a par ailleurs rapporté la mort de cinq autres habitants, dont un enfant, tués par un obus de mortier à proximité de son commerce.

«Il y avait des combats sur la ligne de front dans l'après-midi, puis les tirs d'artillerie ont commencé. Un obus de mortier a explosé très près de mon commerce et j'ai vu cinq cadavres ensevelis dans les décombres d'un bâtiment», a-t-il assuré.

Les soldats ougandais et burundais de l'AMISOM ont lancé le 12 mai une «nouvelle opération» contre les positions shebab sur plusieurs lignes de front de la capitale, avait indiqué lundi au cours d'une téléconférence le porte-parole de la force, le major Paddy Ankunda.

L'AMISOM contrôle désormais près de 60% de la ville, avec sept districts entièrement sous son contrôle, contre trois aux shebab, et six districts qui restent contestés, selon le major Ankunda.

Ce faisant, la force africaine continue de «resserrer peu à peu son étau» sur le marché de Bakara, poumon économique de Mogadiscio et grosse source de revenus pour les shebab qui ont juré la perte du gouvernement fédéral de transition (TFG) du président Sharif Cheikh Ahmed.

Forte de 9000 hommes, l'AMISOM intervient à Mogadiscio en soutien au fragile TFG, dont l'autorité se limite à quelques quartiers de la ville face aux shebab, qui contrôlent la majeure partie du centre-sud du pays et se réclament d'Al-Qaïda.