Le principal opposant tchadien, Saleh Kebzabo, qui avait appelé au boycott du scrutin, a qualifié la réélection lundi du président Idriss Deby Itno de «rigolade», assurant que «tous les Tchadiens savent qu'ils n'ont pas voté».

«C'est de la rigolade. Tous les Tchadiens savent qu'ils n'ont pas voté. Je ne m'attendais à rien. Il n'y pas eu d'élection. Les trois ex-candidats que nous étions avions appelé les Tchadiens à ne pas aller voter», a déclaré à l'AFP le leader de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) joint depuis Libreville.

«Les chiffres (de participation) n'ont aucune valeur. Ils (le pouvoir) ont fait ce qu'ils ont voulu. Au mieux, même les observateurs les plus optimistes évaluaient la participation à 25%», a-t-il ajouté.

M. Kebzabo a confié que l'opposition était perturbée par le décès dans la matinée de Wadal AbdelKader Kamougué, mort de maladie à l'âge de 72 ans.

MM. Kebzabo, Kamougué ainsi que le fédéraliste Ngarlejy Yorongar, qui étaient les trois principaux candidats de l'opposition, avaient décidé ensemble de boycotter le scrutin, qualifiant les législatives de février de «mascarade électorale».

«En principe, nous voulions saisir le Conseil constitutionnel (qui doit valider ou non les résultats). Nous contestons l'éligibilité de M. Deby», a-t-il précisé.

Selon les résultats annoncés dans la soirée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), M. Deby, arrivé au pouvoir par la force en 1990, a été réélu dès le 1er tour de la présidentielle du 25 avril avec 88,66% devant le ministre Albert Pahimi Padacké (6,03%) et l'opposant Nadji Madou (5,32%).

Selon ce décompte, la participation s'élève à 64,22%.

Le taux de participation était le principal enjeu de ce scrutin boycotté par les trois principaux opposants.