Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a indiqué mardi dans un entretien à l'AFP que ses services préparaient une demande au tribunal pour ouvrir une enquête en Côte d'Ivoire concernant des massacres.

«C'est la première étape», a-t-il expliqué. «Après cela, nous pourrons entamer des enquêtes».

M. Moreno-Ocampo avait indiqué début avril vouloir ouvrir une enquête sur des «massacres commis de façon systématique ou généralisée» en Côte d'Ivoire.

Le bureau du procureur procède à «un examen préliminaire de la situation en Côte d'Ivoire et le procureur va ensuite, de sa propre initiative, demander à la Chambre préliminaire de l'autoriser à ouvrir une enquête», indiquait un communiqué.

Le nouveau président ivoirien Alassane Ouattara avait indiqué mi-avril qu'il allait demander à la CPI «d'engager des investigations» sur les massacres survenus dans l'ouest du pays.

«Ces massacres sont inadmissibles, indignes (...), je suis révolté», avait-il ajouté, alors que ses partisans sont accusés d'être responsables de certaines tueries, survenues notamment fin mars à l'occasion de l'offensive victorieuse de ses combattants contre les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo lancée à partir de cette région.

«Je ferai tout pour que ces condamnations soient un exemple, non seulement pour les Ivoiriens, mais aussi pour l'Afrique et le monde entier», avait promis le chef de l'État ivoirien, soulignant qu'il souhaitait que ces enquêtes débutent «le plus rapidement possible».

Alassane Ouattara est au pouvoir en Côte d'Ivoire depuis l'arrestation le 11 avril de Laurent Gbagbo.

L'audition de Gbagbo reportée

L'audition de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dans le cadre d'une enquête préliminaire portant sur des accusations d'exactions et de concussion, a été reportée de mercredi à vendredi, a annoncé mardi à l'AFP le procureur de la République d'Abidjan.

«Laurent Gbagbo aurait dû être entendu demain (mercredi), mais ses avocats ne sont pas prêts. Nous avons décidé de reporter de quelques jours, au vendredi 6 mai», a déclaré Simplice Kouadio Koffi.

M. Koffi procèdera lui-même à l'audition de l'ex-chef d'État, accompagné d'officiers de police judiciaire issus de la police et de la gendarmerie, a-t-il précisé.

M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril à la résidence présidentielle à Abidjan, après une offensive de plusieurs jours des forces du président élu Alassane Ouattara, appuyées par la force française Licorne et l'ONU.

Détenu d'abord au Golf hôtel d'Abidjan, quartier général de M. Ouattara, M. Gbagbo a été transféré à Korhogo (nord).

Il a reçu lundi la visite d'une délégation du groupe dit des Elders (Anciens) menée par l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et l'archevêque sud-africain Mgr Desmond Tutu, qui l'a trouvé «en bonne santé».