Plus de 200 personnes ont été tuées dans des violences intercommunautaires et religieuses depuis la fin décembre dans l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria, sans que la plupart des auteurs présumés n'aient été poursuivis, a déclaré vendredi Amnesty International.        

«Les autorités nigérianes n'ont pas réussi à déférer les suspects devant la justice», affirme l'organisation de défense des droits de l'homme dans un rapport sur les violences qui ont suivi une série d'attentats la veille de Noël dans cet État où cohabitent chrétiens et musulmans.

Selon le rapport d'Amnesty, plus de 2000 personnes y ont été tuées depuis 1994 dans des violences récurrentes.

L'organisation note que la situation y est très tendue à l'approche des élections générales du mois prochain.

Dix-sept personnes seulement ont été condamnées dans cet État et 63 suspects y ont été inculpés depuis l'an dernier, ajoute Amnesty International.

L'ONG ajoute que des centaines de gens sont morts dans différents conflits au Nigeria au cours des six derniers mois mais que les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes sont victimes de harcèlement et d'intimidation croissants.

«Après chaque crise, l'État fédéral et les autorités régionales ne prennent pas les mesures pour éviter de nouveaux affrontements violents et protèger les personnes», écrit le rapport.

Amnesty met en cause le système judiciaire du Nigeria, qui manque de ressources et souffre de la corruption selon l'ONG, et «contribue à la culture de l'impunité».