Une bousculade à la fin du prêche d'un célèbre imam malien dans un stade de Bamako a tourné au drame lundi soir, provoquant la mort de 36 personnes, dont 29 femmes, étouffées et piétinées, et en blessant 74 autres.

Le drame s'est produit dans l'un des plus grands stades de Bamako, le Modibo Keita d'une capacité de 25 000 places, plein à craquer. Les fidèles y étaient venus suivre le prêche de l'imam Ousmane Madani Haïdara, à l'occasion du Maouloud, fête célébrant la naissance du prophète Mahomet.

C'est à l'issue du prêche de cet imam très connu et très respecté au Mali, pays musulman à plus de 90%, que le drame, dont l'origine restait encore floue mardi, a eu lieu.

Des témoins ont affirmé que c'est un mouvement de panique de la foule qui s'approchait d'une porte de sortie trop étroite du stade, qui l'a provoqué.

«Il y avait beaucoup de monde qui voulaient sortir à la fin du prêche par une des portes du stade. Quelqu'un a crié, tout le monde a eu peur et la bousculade a commencé», a déclaré à l'AFP Habib Diakité, présent au stade. «Des gens ont marché sur d'autres. Je n'ai jamais vu ça. Les gens criaient, pleuraient», a-t-il ajouté.

D'autres témoins ont affirmé que la foule, dont les femmes se trouvaient en première ligne, a voulu aller voir l'imam, qui venait juste de partir, pour le toucher et recueillir ainsi sa protection et sa bénédiction. C'est à ce moment-là que la bousculade meurtrière se serait produite.

Médecins, infirmiers et ambulanciers des services de la protection civile de Bamako sont rapidement arrivés sur les lieux et ont reçu le renfort des services de secours de la ville de Kati, située à une quinzaine de kilomètres de la capitale.

Les blessés ont pour la plupart été transportés dans le principal établissement hospitalier de Bamako, l'hôpital Gabriel Touré, et ont reçu la visite de plusieurs personnalités politiques et religieuses.

L'imam Ousmane Madani Haïdara s'est rendu en personne à l'hôpital pour y rencontrer les blessés et les réconforter. Il était totalement «bouleversé», selon des témoins. Des prières à la mémoire des victimes ont lieu depuis lundi soir dans les mosquées de Bamako.

C'est la deuxième année consécutive que la fête de Maouloud, l'une des plus importantes de la religion musulmane, est endeuillée dans des circonstances similaires au Mali.

Le 26 février 2010, une trentaine de personnes étaient également mortes dans un mouvement de foule autour de la plus ancienne mosquée de Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako), la mosquée de Djingareyber, construite au 14e siècle.

Une partie de la foule avait été prise de panique dans une ruelle à proximité de l'édifice en rénovation et de nombreux fidèles étaient morts piétinés ou étouffés, tout comme au stade Modibo Keita de Bamako lundi soir.