Le ministre de la région semi-autonome du Sud-Soudan chargé du développement rural et des coopératives, Jimmy Lemi Milla, et son garde du corps ont été tués par balle mercredi apparemment dans un différend d'ordre privé, a indiqué un porte-parole de l'armée sudiste.

«Il y a eu des tirs au complexe ministériel, dans lesquels le ministre des Coopératives et du développement rural a été tué, ainsi que son garde du corps», a indiqué un porte-parole de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) Philip Aguer à l'AFP.

«Il semblerait que le responsable (des tirs) soit le chauffeur du ministre, et il s'est aussi tué», a-t-il ajouté.

Il a indiqué que la cause des tirs n'était pas connue, tout en précisant: «Ils sont tous issus du même groupe ethnique, et il possible qu'il s'agisse d'une affaire personnelle».

Jimmy Lemi Milla appartenait au groupe ethnique Bari. Membre du Parti du congrès national (NCP) du président Omar el-Béchir, il avait rejoint le Mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM) lors de la signature entre Khartoum et les rebelles sudistes d'un accord de paix en 2005.

Il avait été nommé ministre l'année dernière après le décès du ministre sud-soudanais de l'Agriculture et du haut responsable de la SPLA Samson Kwaje.

M. Kwaje est mort six mois après les élections d'avril dernier, et a été remplacé par la secrétaire générale adjointe du SPLM, Anne Itto Leonardo, alors ministre du Développement rural et qui a laissé sont poste vacant.

Le meurtre de mercredi jette une ombre sur l'euphorie suscitée lundi par l'annonce officielle des résultats définitifs du référendum du Sud-Soudan de janvier, prévu par l'accord de paix de 2005 qui avait mis fin à plus de deux décennies de guerre.

La victoire écrasante du oui (98,83%), largement célébrée à Juba, ouvre la voie à l'indépendance du Sud-Soudan.

«La situation est calme désormais», a estimé mercredi le porte-parole de la SPLA. «Mais c'est un jour très triste pour le peuple du Sud-Soudan».