La police égyptienne accentue l'usage de la force contre les manifestants hostiles au régime du président Hosni Moubarak, de manière «totalement inacceptable et disproportionnée», a affirmé jeudi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).

L'organisation basée aux États-Unis affirme en outre que huit personnes et un policier ont été tués dans les violences. Sept décès ont jusqu'ici été comptabilisés par l'AFP: cinq manifestants et deux policiers.

«Nous avons observé un maintien de l'ordre totalement inacceptable et disproportionné lors des manifestations», a déclaré Joe Stork, un responsable de HRW pour le Moyen-Orient et l'Amérique du Nord.

«Au lieu de faire preuve de davantage de répression, les autorités (égyptiennes) devraient enquêter sur les informations faisant état d'un usage excessif de la force de la part de la police, et faire en sorte que ceux qui en sont responsables rendent des comptes», a-t-il ajouté.

HRW indique que certaines des violences les plus sévères contre des manifestants ont eu lieu à Suez, où trois personnes ont été tuées après des affrontements avec la police survenus mardi, quand une tentative de marche vers le siège du gouvernement a été organisée.

«La police a répondu aux jeunes qui lançaient des pierres à coups de matraques, de gaz lacrymogènes, de canons à eau. Mustafa Ragab, un jeune, a été abattu», dit Human Rights Watch.

L'organisation indique également que les forces de l'ordre égyptiennes ont lancé des pierres sur des manifestants, «ce qui n'est pas conforme aux règles internationales».

HRW indique par ailleurs avoir de «vraies préoccupations au sujet de possibles mauvais traitements» dont pourraient faire l'objet les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations.

Selon un responsable des services de sécurité égyptiens, «au moins mille personnes ont été arrêtées à travers le pays». L'organisation dit avoir eu connaissance de quelque 800 arrestations.