Environ 1,8 million des 4,4 millions de Centrafricains votent dimanche lors d'élections présidentielle et législatives avec l'espoir que le scrutin, dont la régularité est déjà sujette à débat, mettra un terme à des années d'instabilité et placera le pays sur la voie de la démocratie.

«La paix, la paix, la paix», affirmait à l'AFP un Banguissois interrogé sur les trois sujets prioritaires qu'il désirait voir traiter par le prochain président centrafricain.

L'instabilité a empêché le pays, pourtant riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or,nois), de se développer, condamnant sa population à vivre dans la pauvreté.

Arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d'Etat, puis élu en 2005, le président François Bozizé, qui a opéré une campagne électorale sans comparaison avec ses rivaux, part favori. Il affirme que son bilan au pouvoir est «positif» et que «le peuple le sait»

Ses principaux adversaires sont l'ancien président (1993-2003) qu'il a renversé Ange-Félix Patassé, l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé 2001-2003), ancien assureur qui bénéficie d'une réputation de bon gestionnaire et Jean-Jacques Demafouth, ancien ministre de la Défense et représentant d'une des principales rébellions.

Si M. Bozizé espère être élu dès le premier tour, ses opposants dénoncent déjà l'irrégularité du scrutin reporté d'avril 2010 à dimanche.

«Le camp présidentiel et le Knk (parti de M. Bozizé, Kwa na Kwa -le travail rien que le travail) ont déjà mis en place la machine pour frauder les élections», affirme le porte-parole de Patassé, Guy-Simplice Kodegue. M. Ziguélé denonce lui la circulation «de fausses cartes d'électeurs».

Le travail et la neutralité de la commission électorale indépendante ont été critiqués par l'opposition alors que les listes électorales manuscrites n'ont été affichées que samedi la veille du scrutin après un recensement effectué en septembre et octobre.

Cephas Germain Ewangui, chef de la mission des observateurs de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), a estimé que d'éventuelles «contestations», mal gérées «peuvent créer des conditions de déstabilisation du pays».