Les affrontements entre manifestants et forces de l'odre ont repris lundi dans le centre-ouest de la Tunisie, alors qu'un homme blessé dimanche par balles a succombé lors de son hospitalisation, ont indiqué des sources concordantes.

Trois localités -Kasserine, Thala et Regueb- étaient en proie à des violences lundi, signe de la poursuite des émeutes contre le chômage qui secouent la Tunisie depuis la mi-décembre. Ces violences ont fait au moins 14 morts selon le gouvernement, et plus de 20 selon des sources de l'opposition.

Lundi, des unités de la police anti-émeute se sont déployées dans le centre de Tunis pour renforcer la sécurité dans la capitale, où sont prévues des manifestations de jeunes.

À Kasserine (290 km au sud-ouest de Tunis), un homme atteint de plusieurs balles et admis à l'hôpital dimanche, Abdelbasset Kasmi, a succombé à ses blessures lundi matin, selon Sadok Mahmoudi, membre du bureau exécutif de l'union régionale des travailleurs tunisiens (UGTT, centrale syndicale).

M. Mahmoudi a également fait état d'«grand nombre» de personnes blessées qui se trouvaient en réanimation à l'hôpital de Kasserine, placé sous contrôle de l'armée. Selon des sources médicales et syndicales, l'établissement manquait lundi de sang pour traiter les blessés.

Selon M. Mahmoudi, les manifestations se poursuivaient lundi à la mi-journée dans le centre de Kasserine, devant le bâtiment du syndicat régional.

Plusieurs personnes se sont retranchées dans les locaux du syndicat pour fuir des tirs massifs de gaz lacrymogènes, a indiqué M. Mahmoudi, qui a ajouté que des ambulances sillonnaient la ville.

Les commerces de la ville sont fermés et les habitants ont crié «leur colère conte leur régime», a-t-il ajouté.

À Regueb, la police est intervenue pour disperser les habitants qui manifestaient à l'occasion de la mise en terre des morts du week-end, a constaté un correspondant de l'AFP.

Dans cette localité, totalement paralysée en ce jour de marché hebdomadaire, l'armée a tenté de s'interposer entre les forces de sécurité et les manifestants, selon un enseignant défenseur des droits de l'Homme, Slimane Roussi. Il a assuré que des douilles de balles jonchaient les rues.

À Thala, ville endeuillée près de Kasserine, la police à tiré des balles en caoutchouc, selon des sources syndicales.

La révolte sans précédent que connaît la Tunisie depuis la mi-décembre contre le chômage a dégénéré ce week-end en émeutes sanglantes, faisant quatorze morts à Thala et Kasserine selon le gouvernement, et au moins 20 selon l'opposition.