Un groupe de défense des droits de la personne a annoncé samedi qu'un militant bien en vue du Darfour avait été condamné à un an de prison et à une amende en lien avec des accusations de détournement de fonds. L'homme avait déjà été acquitté de ces mêmes accusations.

Mudawi Ibrahim est le directeur d'un groupe humanitaire soudanais qui travaille au Darfour, une région de l'ouest du Soudan déchirée par les violences. Au cours de la dernière décennie, plus de 300 000 personnes ont été tuées dans la région lors des combats entre les forces gouvernementales et les rebelles.

En mars 2009, les autorités soudanaises ont ordonné au groupe de M. Ibrahim et à plusieurs autres organisations humanitaires étrangères travaillant au Darfour de cesser leurs activités, après l'imposition d'un mandat d'arrêt international contre le président soudanais en lien avec des accusations de génocide. Lors de son procès, M. Ibrahim a été acquitté des accusations de détournement de fonds portées contre lui.

Le groupe African Center for Justice and Peace Studies, établi à Londres, a déclaré samedi dans un communiqué que les autorités avaient fait appel du verdict de non-culpabilité de M. Ibrahim et avaient obtenu un nouveau verdict sans qu'un nouveau procès ait eu lieu.

Le groupe a indiqué que M. Ibrahim avait été conduit en prison mercredi.

L'African Center for Justice and Peace Studies affirme que cette affaire rappelle de façon troublante que les défenseurs des droits de la personne et les militants ont été de plus en plus ciblés par les autorités soudanaises au cours des derniers mois.

Le groupe estime que le gouvernement soudanais devrait présenter des preuves supplémentaires des prétendues fautes de M. Ibrahim et interjeter appel selon le cours normal de la loi, ou alors le libérer.