Le président égyptien Hosni Moubarak a déclaré dimanche qu'il aurait préféré que les partis de l'opposition obtiennent de meilleurs résultats lors des dernières législatives, massivement remportées par son parti sur fond d'accusations de fraude.

«J'ai été heureux, en tant que président du parti, du succès réalisé par nos candidats. Mais en tant que président de l'Égypte, j'aurais préféré que le reste des partis obtienne de meilleurs résultats», a déclaré M. Moubarak, devant les députés de sa formation, le Parti national démocrate (PND).

Les Frères musulmans, première force d'opposition du pays, et le parti libéral Wafd, première formation de l'opposition laïque, se sont retirés de la course entre les deux tours en dénonçant des fraudes à grande échelle et des violences.

Le PND n'avait pas caché qu'il voulait laminer les islamistes, officiellement interdits mais relativement tolérés dans les faits, qui avaient remporté en 2005 un cinquième des sièges de l'Assemblée du peuple.

Le boycott du Wafd, parti libéral modéré et légal, a provoqué davantage d'embarras dans les rangs du pouvoir, dont la formation se retrouve désormais en situation de quasi parti unique à l'Assemblée.

«J'aurais préféré qu'ils (les partis de l'opposition, ndlr) ne gâchent pas leurs efforts dans la polémique autour du boycott des élections, puis qu'ils y participent et qu'ensuite certains annoncent leur retrait en mettant en doute les résultats» du scrutin, a dit M. Moubarak dans son discours retransmis par la télévision d'État.

«J'invite le PND et le reste des partis à examiner de près les leçons de ces élections, avec leurs côtés positifs et négatifs, pour soutenir le pluralisme», a-t-il ajouté, en estimant que «la grande majorité obtenue par le PND lui donne (...) une énorme responsabilité».

Le PND contrôle désormais 83% des sièges, contre 70% dans l'assemblée sortante.

Les islamistes sont absents et l'opposition laïque n'a qu'une quinzaine de sièges, soit environ 3%. Quand aux indépendants, aux alentours de 70, ils sont souvent prompts à se rapprocher du parti dominant, ou à s'y rallier.

Les accusations de fraude et de violences n'ont cessé de s'amplifier contre le PND tout au long de la campagne et du vote, de la part d'observateurs indépendants égyptiens et de la presse non-gouvernementale.

Le pouvoir a réfuté ces accusations, estimant qu'il n'y avait eu que des irrégularités limitées ne remettant pas en cause la validité du scrutin.