Le président de la Haute autorité de transition (HAT) Andry Rajoelina a promulgué samedi la nouvelle constitution adoptée par référendum le 17 novembre à près de 74 % des voix.

Andry Rajoelina a signé le décret de promulgation au palais présidentiel d'Iavoloha, en périphérie de la capitale, au cours d'une cérémonie retransmise en direct à la radio et la télévision nationales.

«Les Malgaches ont exprimé leur opinion et leur choix d'entrer dans la quatrième République (...) C'est la victoire des Malgaches qui n'acceptent plus que des forces étrangères décident à leur place,» a déclaré le président de la HAT.

La Constitution a été adoptée par 74,19 % des suffrages selon les résultats officiels proclamés par la Haute cour constitutionnelle lundi. Le «non» a obtenu 25,81 % des voix, et le taux de participation s'élève à 52,61 %.

Pour marquer l'entrée en vigueur de la IVe République, la journée a été décrétée fériée. Des festivités sont organisées à Antananarivo et dans certaines villes de province.

Le 17 novembre, des défaillances dans les listes électorales avaient conduit les autorités à publier une ordonnance à la mi-journée. La durée d'ouverture des bureaux de vote avait ainsi été prolongée de deux heures et les conditions de vote avaient été assouplies, permettant aux électeurs qui n'étaient pas inscrits sur les listes de voter.

Les autorités avaient reconnu ces défaillances techniques et décidé de reporter les élections communales anticipées prévues en novembre pour corriger les erreurs.

L'adoption de la nouvelle constitution instaurant la IVe République fait partie du processus de sortie de crise initié par le régime. Le calendrier, établi par un accord signé en août par une centaine de partis, prévoit en outre la tenue d'élections législatives et présidentielles en 2011.

Les trois mouvances des anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy rejettent cette feuille de route et demandent toujours l'application des Accords de Maputo et Addis-Abeba signés en 2009.

La communauté internationale ne reconnaît pas non plus ce processus, faute de consensus.

La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) tente de relancer les négociations «malgacho-malgaches», mais pour l'instant aucun accord n'a vu le jour.

Madagascar est plongée dans une grave crise politique depuis mars 2009 et le renversement de l'ex-président M. Ravalomanana par Andry Rajoelina alors maire d'Antananarivo.