Le groupe pétrolier britannique BP a annoncé vendredi que sa campagne controversée de forages en Méditerranée au large de la Libye ne démarrerait que l'an prochain, et non avant la fin de cette année comme anticipé jusqu'ici.

«Nous avons toujours prévu de commencer à forer quand nous serons prêts, et ce sera fait l'an prochain», a déclaré à l'AFP un porte-parole de BP, confirmant des informations du Financial Times.

Ce retard est lié au choix par le groupe d'une nouvelle plateforme pour effectuer les forages, celle prévue au départ ayant finalement été écartée par BP pour des raisons opérationnelles, d'après ce porte-parole.

BP avait indiqué fin juillet qu'il comptait démarrer une campagne de forage en eaux profondes au large de la Libye «dans quelques semaines», en vertu d'un accord conclu avec la Libye en 2007, et qui l'autorise à creuser cinq puits dans le golfe de Syrte. Le mois suivant, il s'était donné jusqu'à la fin de cette année pour entamer cette campagne.

Face aux inquiétudes que suscite ce programme de forages en pleine mer Méditerranée, notamment auprès des pays riverains, BP a assuré qu'il tirerait les leçons de la marée noire du golfe du Mexique, afin d'éviter la répétition d'une telle catastrophe.

La préparation de cette campagne a renforcé les critiques à l'encontre de BP aux États-Unis suite à la marée noire.

Certains responsables américains soupçonnent la compagnie britannique, malgré ses dénégations, d'avoir exercé des pressions sur les autorités du Royaume-Uni en vue d'obtenir la libération du Libyen Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988, afin d'obtenir ce contrat d'exploration.