Un bombardement sur la frontière disputée nord-sud du Soudan a ravivé les craintes d'une reprise des conflits dans la région, mais un responsable de l'armée du Sud-Soudan a indiqué que l'attaque était dirigée contre des rebelles, et non le Sud, et les observateurs doutent que ce seul incident mène à quelque chose de plus sérieux.

Le Soudan se retrouve tout en haut de la liste de priorité des affaires internationales américaines, avec deux haut-représentants oeuvrant pour s'assurer que le référendum de janvier qui pourrait séparer en deux le plus grand pays africain puisse être tenu à temps. Ils travaillent également pour éviter un nouvel embrasement entre le Nord et le Sud-Soudan, qui ont mis fin, il y a plus de cinq ans, à une guerre ayant duré des décennies.

Les frontières du Bahr Gazal, au nord, et du Darfour, au sud, où le bombardement a eu lieu, sont disputées et l'entente de paix de 2005 a requis que la frontière entre le Sud-Soudan et le Nord soit clairement indiquée. Cette opération, cependant, a également été grevée de délais.

L'armée du Nord-Soudan a bombardé une zone de la frontière disputée, mais cette attaque n'était pas destinée au Sud, a indiqué samedi le colonel Philip Aguer, porte-parole pour l'Armée de libération du peuple soudanais, qui protège le Sud-Soudan, riche en pétrole.

Les deux régions du Soudan peuvent conserver des armées séparées, selon l'entente de paix de 2005 qui a mis fin à leur guerre de 21 ans.

M. Aguer a indiqué que des officiers militaires du Nord s'étaient entretenu avec leurs homologues du Sud via un groupe de discussion militaire conjoint après le bombardement effectué vendredi par un avion Antonov, et ont déterminé que les bombes avaient été lancées dans le nord, mais étaient tombées dans le territoire voisin du Sud-Soudan. Le groupe, appelé le Conseil commun pour la défense, fait partie de l'entente de paix de 2005 et est destiné à éviter les méprises entre les armées des deux régions.

Le plus important représentant de l'ONU au Sud-Soudan, David Gressly, a précisé qu'il y a avait eu moins de dix morts, et qu'une équipe des Nations unies se rendaient dans la zone pour évaluer la situation.

L'administration Obama s'inquiète d'une possible résurgence des conflits à l'approche du référendum de janvier prochain sur l'indépendance du Sud-Soudan.

La fin de semaine dernière, le sénateur américaine John Kerry, président du comité sénatorial des Affaires étrangères, a rencontré des leaders soudanais et leur a présenté une offre de l'administration Obama pour faire retirer le Soudan de la liste des États soutenant le terrorisme. Cette proposition s'ajoute à une autre déposée en septembre offrant une panoplie d'incitatifs, tel que la possible restauration des relations diplomatiques intégrales entre les États-Unis et le Soudan.

Lazaro Sumbeiywo, le général kenyan à la retraite qui a fait office de médiateur pour l'entente de 2005, a souligné que depuis la signature, le Nord et le Sud ne s'étaient battus qu'une fois, en 2008, concernant un désaccord portant sur la région d'Abyei, riche en pétrole.