Les forces de sécurité nigérianes ont arrêté le frère d'un ancien chef d'un groupe de militants dans le delta du sud riche en ressources pétrolières, affirmant qu'elles le suspectaient d'être impliqué dans un attentat ayant coûté la vie à 12 personnes, a déclaré un responsable.

Celui-ci a indiqué à l'Associated Press dimanche que les enquêteurs avaient effectué samedi un raid sur la maison de Charles Okah, l'arrêtant quant à son présumé rôle dans le financement des attentats ayant eu lieu dans la capitale nigérianne d'Abuja, le jour de la fête de l'indépendance.

Henry Okah, le frère de l'individu, fait déjà face à des accusations de terrorisme en Afrique du Sud pour avoir supposément planifié l'attaque. M. Okah est l'ancien chef du mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), le principal groupe de militants opérant dans la région riche en pétrole.

Le mouvement a émis un avertissement destiné aux journalistes environ une heure avant les attaques du 1er octobre, indiquant aux citoyens de demeurer loin des festivités de l'Eagle Square à Abuja. Le groupe blâme le gouvernement nigérian pour n'avoir rien fait pour faire cesser la forte pauvreté dans le delta alors que l'État reçoit des milliards de pétrodollars.

Un véhicule piégé a explosé, ameutant la police, les pompiers et les curieux dans la rue près d'un tribunal fédéral. Cinq minutes plus tard, une seconde voiture explosait, apparamment prévue pour cibler les gens attirés sur place. Des dizaines de personnes ont été blessées.

Un responsable de la sécurité a confié à l'Associated Press dimanche que les enquêteurs estiment que Charles Okah a envoyé le courriel d'avertissement à partir d'une adresse Yahoo! utilisée par le mouvement militant. Les messages sont toujours signés du pseudonyme Jomo Gbomo. Des analystes en sécurités oeuvrant au Nigéria ont longtemps cru qu'Henry Okah était l'une des nombreuses personnes qui avaient rédigé des déclarations sous ce nom.

Depuis l'attentat, le MEND a émis des déclarations niant l'implication d'Henry Okah dans l'attaque. Ce dernier, un trafiquant d'armes présumé qui a fourni les armes nécessaires à l'insurrection, a quitté le Nigéria pour Johannesbourg, en Afrique du Sud, après avoir été libéré de prison en juillet 2009, tout en faisant face à des accusations de trahison et de trafic d'armes.